La Direction générale des élections (Dge) a tenu, ce lundi, une rencontre avec les mandataires des candidats à la candidature à la prochaine élection présidentielle de février 2024. La réunion qui portait essentiellement sur les réformes du code électoral a été une occasion pour des représentants de candidats d’exprimer leurs inquiétudes concernant les doublons en matière de parrainage. Et c’est le cas de Massène Papa Guèye de la coalition pour un Sénégal nouveau, du candidat El Hadji Mamadou Diao, dit Mame Boye Diao. «Nous sommes à plus de 160 candidats à la candidature qui ont déposé. Ce que nous dénonçons, ce sont les doublures, la façon dont on les utilise et les cas de rejet. Si on part au Conseil constitutionnel et qu’on est 160, tu n’as pas la possibilité d’avoir les doublons externes. Parce que tu es le premier à déposer, c’est ta chance. Mais celui qui vient après toi, le 99e va hériter tous les doublons externes que tu as. Et il va rencontrer des problèmes pour avoir 0,6% ou 0,8%», s’insurge-t-il.
Massène Papa Guèye de la coalition pour un Sénégal nouveau de Mame Boye Diao : «le parrainage est bien mais on devrait tout faire pour que les deux candidats qui ont un doublon externe puissent aller tous les deux chercher. Je crois que le jeu démocratique a été faussé dès le début»
Selon lui, le parrainage est bien, c’est un filtre. Mais, ajoute-t-il, «on devrait tout faire pour que les deux candidats qui ont un doublon externe puissent aller tous les deux chercher. Je crois que le jeu démocratique a été faussé dès le début». Le professeur de droit public Mounirou Sy, mandataire de la coalition Dionne 2024, de l’ancien Premier ministre Mahammed Dionne ne dit pas le contraire. «Je suis inquiet du doublon externe», a-t-il dit. A en croire l’universitaire, c’est une excellente opportunité que la Dge nous a offerte pour affiner nos connaissances. Le code électoral fait partie des textes qui ne se comprennent qu’à la pratique. Face à cette situation, il propose à la Direction générale des élections «d’élaguer la disposition du code électoral relative à la commune et de la remplacer par une disposition relative à la région. «Cette mesure ne facilite pas la collecte et le traitement des données issues des fiches de parrainage», souligne-t-il.
Mounirou Sy mandataire de la coalition Dionne 2024 : «je propose à la Direction générale des élections d’élaguer la disposition du code électoral relative à la commune et de la remplacer par une disposition relative à la région»
Le candidat déclaré à ce scrutin, Aly Ngouille Ndiaye a été représenté par son mandataire Daouda Ka. Ce dernier a proposé également que la direction générale des élections tienne des réunions d’information avec les techniciens et les informaticiens des candidats. «On nous a remis des clés USB à ne pas modifier. Nous sommes des juristes pour la plupart. Les informaticiens au service des candidats ont un rôle à jouer dans la collecte de parrainages», indique-t-il. La mandataire d’And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) de Mamadou Diop Decroix, est aussi contre le parrainage. «Le Parrainage nous l’avons toujours combattue. Dans le système électoral sénégalais, il y a deux filtres qui ont été imposés depuis les législatives de 2017. Nous avons le parrainage, nous avons la caution qui a toujours été là. Conformément aux résultats donnés par les évaluateurs du processus électoral qui était là, et que nous avions mandaté pendant le dialogue, national le parrainage devrait pouvoir disparaître et laisser la place uniquement à la caution», a fait savoir Sagar Diouf.
Daouda Ka mandataire de Aly Ngouille Ndiaye : «on nous a remis des clés USB à ne pas modifier. Nous sommes des juristes pour la plupart. Les informaticiens au service des candidats ont un rôle à jouer dans la collecte de parrainages»
A retenir qu’en vertu d’une loi adoptée en juillet dernier par l’Assemblée nationale, tout candidat à l’élection présidentielle sénégalaise doit obtenir les signatures de 0,6 à 0,8 %, soit 44 231 à 58 975 électeurs du nombre d’électeurs inscrits sur le fichier électoral. Une partie de ces signatures doit provenir au moins de sept régions, à raison de 2000 pour chacune. Il est permis au candidat à la candidature aussi de recourir au parrainage parlementaire et dans ce cas, il doit collecter au moins 13 signatures, soit 8 % de l’effectif des députés, tout comme il a la possibilité de collecter des signatures ou parrainages auprès des présidents des conseils municipaux et départementaux. Chacun des électeurs ne peut parrainer qu’un candidat, ce qui est valable également pour les députés et les dirigeants des mairies et des conseils départementaux.