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Condamnée à nouveau à 10 ans de réclusion criminelle pour trafic de drogue : Mame Diarra Seye interjette appel et se disculpe

Si le juge de la Cour d’appel de Dakar suit le réquisitoire de l’avocat général, Mame Diarra Seye ne sortira pas de prison de sitôt. Celle-ci, condamnée en première instance à une peine de réclusion criminelle de dix (10) ans pour complicité de trafic de drogue, l’avocat général a requis la confirmation de la peine de première instance.

Mame Diarra Seye serait-elle chargée à tort par son coaccusé Alioune Seye en voulant se soustraire de sa responsabilité pénale ? Tout porte à le croire selon ses conseils. Condamnée en première instance à 10 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnue coupable de complicité de trafic de stupéfiant, ses avocats ont interjeté appel pour permettre à cette mère de famille de retrouver son unique fille. Pourtant, depuis le 2 décembre 2020, Mame Diarra Seye a contesté les faits qui lui ont valu cette lourde sentence.

En taule depuis six (6) longues années, elle soutient s’être retrouvée dans cette situation en étant rattrapée par une erreur de jeunesse. Car, ce n’est pas la première fois qu’elle a maille à partir avec la justice. Mame Diarra Seye a été condamnée en 2007 avec son époux pour trafic de chanvre indien. C’est après avoir passé quelques années dans la citadelle du silence qu’elle a finalement bénéficié d’une grâce présidentielle. « Depuis mon élargissement de prison, j’ai me suis consacrée à ma réinsertion dans la société. Ce, en m’activant dans le commerce de tissus au marché Hlm.

C’est dans ces circonstances que j’ai fait la connaissance de Pape Doumbouya, le malien qui a dissimulé son chanvre indien chez moi. En effet, l’ayant connu au marché et étant mon livreur de tissus, je l’ai hébergé chez moi parce que je parle bambara comme lui. J’ignorais qu’il était un trafiquant de drogue », a-t-elle raconté. D’après elle, c’est à l’hôpital le Dantec qu’elle a été appréhendée alors qu’elle y était pour récupérer les résultats de son analyse médicale.

Mame Diarra Seye explique que ce jour là, elle détenait une enveloppe contenant 2.500.000 francs CFA et une décharge. Selon elle cet argent provenait de la vente de tissus qu’elle effectuait. «J’ai conduit les gendarmes chez moi et je leur ai montré la chambre où j’avais hébergé Doumbouya. D’ailleurs c’est dans la cour qu’ils ont retrouvé les pneus où était dissimulé le produit prohibé. Et ceci s’explique par le fait que j’ai eu une violente altercation avec Doumbouya quand j’ai découvert la nature du produit qu’il cachait dans ces pneus», a expliqué Mame Diarra.

À l’en croire en venant chez elle le vendredi, le malien ne l’avait pas avisé. Étant dans une cérémonie jusqu’au Samedi, elle ignorait que celui-ci avait gardé des pneus dans la chambre. « C’est le dimanche que mon père m’a réveillé très tôt pour que je parle avec mon hôte qui faisait beaucoup de bruit dans la chambre. Quand il a ouvert la porte j’ai constaté qu’il extirpait le chanvre dans les pneus. Je lui ai sommé de dégager la marchandise dehors car je voulais éviter les problèmes. On a même eu une violente dispute à cause de ça. C’est ainsi qu’il a promis qu’il allait le faire», a affirmé l’accusé qui dit ne pas connaître Alioune Seye, son coaccusé.

Et pourtant, ce dernier depuis la police, en passant devant le juge d’instruction jusqu’à sa comparution en première instance, avait déclaré connaître Mame Diarra Seye. Mais hier, devant les juges de la Cour d’appel, il est revenu sur ses déclarations en soutenant avoir entendu pour la première fois le nom de la dame dans les locaux de la gendarmerie. «C’est en prison que j’ai fait une introspection de moi-même. J’ai su que j’ai mal agi en accusant à tort Mame Diarra Seye. Je ne la connais pas et je ne l’ai jamais vu. C’est un individu qui a pris la fuite qui a loué mes services. Je suis chauffeur de taxi clando. Pour convoyer les trois sacs à Gadaye, nous sommes tombés d’accord sur le prix de 3000 francs CFA. J’ignorais que les sacs contenaient de la drogue. Cet individu était à bord de sa moto et moi je le suivais », a narré l’accusé Alioune Seye.

Des déclarations qui révulsent les avocats de Mame Diarra Seye. D’après eux, aucun élément ne permettait aux juge de la première instance d’entrer en voie de condamnation. Ils ont ainsi sollicité l’acquittement de leur cliente qui a perdu sa mère et son mari lors de sa première détention en 2007. L’avocate de Alioune Seye a également demandé l’acquittement de son client ne serait-ce qu’au bénéfice doute parce qu’il prétend qu’il ignorait la nature de la marchandise qu’il transportait.

L’avocat général quant à lui a requis la confirmation de la première peine. Il est convaincu de la complicité des accusés dans cette affaire de trafic de drogue. La Cour rendra sa décision le 28 mars.

Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)

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