Le conflit n’aura duré que le temps d’une rose. Après avoir appelé, hier, ses militants à le rejoindre devant le domicile du maire de Dakar, Ousmane Sonko fera finalement qu’une déclaration au rond-point de l’École normale. À tous ses militants, il annonce la fin provisoire des hostilités, tout en leur conseillant de rester vigilants jusqu’à que la justice fasse son travail dans l’affaire de l’arrestation des gardes du corps de Samm Sa Kaddu à Saint-Louis.
Tous ses militants et sympathisants étaient visiblement prêts à faire la peau à Barthélémy Dias dans son fief après sa brûlante déclaration de Rufisque lundi dernier. Mais Ousmane Sonko est revenu à de meilleurs sentiments entre-temps. “J’ai utilisé ce ton pour un but bien déterminé. Et je peux dire que j’ai atteint cet objectif. D’après, le compte rendu qu’on m’a fait aujourd’hui (hier), près de 80 individus ont été interpellés à Saint-Louis et leurs armes saisies. Je demande alors à mes militants de reprendre la campagne électorale dans la paix pour finir en beauté. Autrement dit, arrêtez toute opération que vous aviez entamée dans la foulée de ma déclaration”, dira le chef de file de Pastef, lors de son grand rassemblement tenu au rond-point de la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef, ex école normale).
Toutefois, il signale à ses militants : “soyez vigilants quant à la suite à donner à cette affaire d’arrestation à Saint-Louis. Voyons comment la justice traitera ce dossier. Car, 15 jours de prison pour des délits aussi graves que sont la violence physique, c’est assurer l’immunité. D’ailleurs, aux autorités judiciaires, je rappelle qu’en période électorale, la justice n’est pas en congé. On demande que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur”
“L’attaque contre mes militants, les violences physiques et verbales ne seront plus acceptées dans ce pays ; Ils oublient que nous avons l’Administration, sans compter la force de frappe que représente la jeunesse”
En effet, revenant sur sa précédente déclaration tenue à Rufisque, Ousmane Sonko a laissé entendre qu’après les blessures causées à ses militants, aucune forme de violence ne sera tolérée dans ce pays. “J’ai constaté que malgré notre arrivée au pouvoir, Pastef continue de faire l’objet d’attaques sous toutes ses formes, allant de la violence physique à celle verbale. Or, depuis le début de la campagne, la tête de liste nationale que je suis avait indiqué que Pastef fera une campagne thématique et programmatique. Ça n’a pas été le cas malheureusement chez nos adversaires qui ont privilégié les invectives, la violence, le mensonge et la diffamation. Ce ne sera plus acceptable dans ce pays !”, peste le candidat à la députation.
“Ils oublient que nous avons l’Administration, sans compter cette formidable jeunesse qui est derrière nous. La force de frappe qu’on a à travers la jeunesse et le peuple sénégalais même si on conseille à tout le monde de bannir la violence”, ajoutera-t-il.
“C’est un dernier avertissement aux autorités compétentes”
En outre, Ousmane Sonko, qui déplore toujours le manque de réactivité de l’État dans pareille circonstance, assure que tel est son dernier avertissement à l’égard des autorités compétentes. “Pour assurer l’ordre public, ceux qui ont le monopole de la violence légitime doivent être des forces d’interposition et d’anticipation pour mettre hors d’état de nuire les fauteurs de troubles. Si l’Etat avait très tôt pris ses responsabilités, tout cela pouvait être évité. Pourtant, depuis 6 mois, je tire la sonnette d’alarme. Je m’en suis ouvert à mon supérieur pour qu’il prenne ses responsabilités et mette un terme à cette anarchie, pour assurer l’intégrité territoriale et la sécurité des personnes et de leurs biens. J’ai même dit au Président de la République qu’on gère un État avec la manière et pour notre part, on ne permettra plus à qui que ce soit de s’attaquer à nos militants. C’est le dernier avertissement que je donne”, averti le leader de Pastef.
Informant dans la foulée avoir reçu l’appel à la paix des chefs religieux et coutumiers, de ses militants et sympathisants, Ousmane Sonko dira n’avoir aucun intérêt dans la violence, même s’il conseille à ses inconditionnels d’exercer leur droit à la résistance s’ils venaient à subir une attaque adverse. “Je demeure convaincu que les Forces de l’ordre prendront désormais leur responsabilité. Sinon, c’est le lieu de préciser que personne ne pourra saboter ces élections. Elles auront lieu dimanche prochain et nous allons les gagner de manière écrasante. Au soir du 17 novembre, Pastef va gagner à hauteur de 65 % des suffrages, avec 150 députés ou plus”, signale-t-il. Avant de conclure : “ceux qui n’aiment pas entendre Ousmane Sonko n’ont qu’à quitter le pays, la porte est grandement ouverte.”
Amadou Dia