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En contentieux avec enseignants, magistrats, greffiers, opposants, médecins…et “goorgorlu” : ce régime gémit dans les tensions

C’est une gageure ! Le régime en place semble ne jouir que dans la multiplication des foyers de tensions.

La preuve, en bisbilles avec les Syndicats enseignants qui menacent de reprendre les armes, en guerre ouverte contre les magistrats et les greffiers, en froid avec “Mankoo Wattu Seneegal” autour du processus électoral et en contentieux avec le citoyen lambda, qui aujourd’hui plus qu’hier, a le sentiment d’être abandonné à son triste sort dans un contexte de pénurie de denrées de première nécessité et d’insécurité sur fond de meurtres quasi-continus, Macky Sall et son régime carburent à cent à l’heure dans la confrontation.

Morceaux choisis de cette propension chez nos gouvernants à s’extasier de bonheur, quand ils sont entre plusieurs feux !

On ne le dira jamais assez ! Le régime du Président de la République Sall entretient avec le conflit une relation de longue date. En effet, le Pouvoir en place est écartelé entre plusieurs feux allumés avec différentes couches de la Société.

Au premier rang desquelles, figurent les enseignants. Après la médiation des religieux qui a eu le mérite de sauver in extremis l’année scolaire 2015-2016, voilà que Macky Sall et ses hommes continuent de souffler sur les braises. De nature à replonger le système éducatif dans des soubresauts cauchemardesques.

Pour ce faire, les tenants du Pouvoir refusent, aujourd’hui plus qu’hier, de respecter les engagements qu’ils ont signés avec les Syndicats enseignants. D’ailleurs, le Cadre unitaire syndical des enseignants du Moyen Secondaire (Cusems), qui exige le paiement intégral des indemnités du Baccalauréat et du Bfem avant le 30 novembre, n’écarte pas de déposer un préavis de grève.

Ses engagements envers les enseignants jetés aux oubliettes

Pour ceux qui ne le savent pas, l’Etat a signé avec les chevaliers de la craie, entre autres accords, la révision du système indemnitaire dans un sens plus équitable, la formation diplomante des professeurs recrutés avec des diplômes spéciaux (Profs de Philosophie, d’Economie familiale, de Mathématiques), les passerelles professionnelles et la création du corps des administrateurs scolaires, le règlement définitif des lenteurs dans la gestion des carrières par la dématéralisation des fichiers annoncée depuis trois ans.

Le front le plus surréaliste, c’est avec cette toge

Alors que le feu couve toujours dans ses relations avec les chevaliers de la craie, voilà que le régime en place est de plain-pied dans un contentieux avec les acteurs de la Justice. A cet effet, depuis plusieurs mois, l’Union des magistrats du Sénégal étouffe de nervosité contre Macky Sall et son Gouvernement.

L’Ums a, il y a de cela quelques mois, menacé de prendre le chemin du maquis. Ce, aux fins de protester contre le fait que le Chef de l’Etat continue de présider aux destinées du Conseil supérieur de la Magistrature.

Comme si cette mésentente avec les justiciers ne lui suffisait pas, le successeur de Me Abdoulaye Wade ouvre un autre front. Cette fois-ci, l’origine de la brouille est à rechercher dans la version du texte opposant le ministre de la Justice, Sidiki Kaba, aux magistrats.

Sur ce, outre le fait que le Président de la Cour suprême, qui devra partir à la retraite, soit maintenu en poste pour encore six longues années, il existe d’autres incongruités, objet du courroux des magistrats. Parmi elles, il y a le fait que si, traditionnellement, la Cour suprême était obligée d’informer les avocats, pour avis, sur les décisions cassées d’office, désormais, cette disposition a disparu, selon nos confrères de l’As, dans leur édition de ce samedi.

Avec les greffiers, le régime émarge au registre de l’affrontement

Autre disposition abrogée et qui a mis les magistrats dans une colère noire : celle relative à la nomination du Directeur des services de la documentation, poste traditionnellement dévolu à un président de Chambre. Et dont les destinées vont, désormais, être présidées par un juge-conseiller.

Mais avant l’Union des magistrats du Sénégal, le Pouvoir en place était, déjà, en brouille avec le Syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust). « C’est pour, dit-il, défendre le service public de la justice qui, en ce moment, a tant besoin d’un ministre de tutelle au chevet des acteurs du monde judiciaire ».

«A force d’opposer aux préoccupations des travailleurs de la justice une négligence frisant le mépris, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, ne laisse, aux travailleurs placés sous sa tutelle, aucune alternative autre que la cessation collective du travail, conformément à l’article 25 de la Constitution pour protester sans réserve contre cette attitude inconcevable qui, de l’avis de beaucoup d’observateurs, ne cadre pas avec ses responsabilités », a déclaré le Sytjust.

Coup de froid dans les rapports Pouvoir-Opposition

Lorsque les enseignants et les acteurs de la Justice brûlent d’envie d’en découdre avec Macky Sall et son Gouvernement, ces derniers se battent sur un autre front. Ici, c’est un dialogue de sourds digne du nom entre nos gouvernants et les membres de la Coalition “Mankoo Wattu Seneegal” regroupant plusieurs Partis de l’opposition, ainsi que des membres de la Société civile. Qui ne font plus confiance, alors pas du tout, au régime. Précisément, au ministre de l’Intérieur, autour de sa gestion du processus électoral.

Dans ce contexte surréaliste, les médecins sont récemment entrés dans la danse. Et exigent de meilleures conditions de vie et de travail. A ce sujet, ils ont récemment engagé un mouvement d’humeur. Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal menace de recourir à une grève hebdomadaire.

Les médecins portent le masque des mauvais jours

Avec le pauvre contribuable sénégalais, l’ambiance est également des plus moroses, et pour cause. Abandonné dans une sorte d’insécurité grandissante, où il porte, quotidiennement, le masque des mauvais jours, avec des cas de meurtres qui culminent à cent à l’heure, le citoyen lambda est ivre de frustrations envers Macky Sall et ses hommes.

Qui, au même moment, se livrent à des dépenses de prestige en créant des Institutions aux relents de machins servant à caser une clientèle politique et des alliés en perte de vitesse et de notoriété dans leurs Partis politiques.

C’est aussi le clash avec “Gorgorlu” en proie à une insécurité grandissante sur fond de meurtres quasi-continus

Pendant que l’horizon n’a jamais été bouché pour “Gorgorlu” (citoyen lambda), nos gouvernants soumettent celui-ci dans une sorte de pénurie des denrées de première nécessité telles que le sucre et le riz parfumé.

Dans ce crépuscule, le ministre du Commerce a revendiqué “l’attentat” perpétré contre le pauvre, en déclarant à qui veut l’entendre que ses Services ont bloqué les importations. Ambition noble, mais dont la pertinence pose problème. Dans la mesure où, avant de freiner les importations, il faut avoir en quantité et en qualité suffisantes des produits susceptibles de nourrir les Sénégalais.

Et, pendant ce temps-là, on détruit des Mosquées

Alors que les administrés ne savent plus à quel gouvernant se fier, à environ 260 kilomètres de Dakar, la capitale, le maire de Saint-Louis est en train de jouer avec le feu. Susceptible de le consumer. La preuve, des agents de la Mairie, armés de Caterpillar ont détruit une partie la mosquée Adramé Diop, objet du litige entre la Municipalité et la population. Ce qui a poussé les fidèles à engager une sorte de “djihad” sur la quasi-totalité du territoire communal contre les Services du maire.

Dans leur trop-plein de frustrations, les populations ont incendié le Poste de la Brigade, calciné l’école Cheikh Touré, ainsi que ses manuels, ses outils pédagogiques, ses table-bancs. Une destruction de ces lieux de culte contraste d’avec le contexte très tendu, où on évoque la présence à Matam de terroristes, lourdement armés. Toujours traqués, mais jamais retrouvés par les forces de sécurité.

Gaston MANSALY (Actusen.com) 

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