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Contribution : cherté du hadj 2022 : un talibé pèlerin appelle les guides religieux au secours.* 

*Vraiment, les convoyeurs privés et l’Etat exagèrent ! De plus en plus, on va vers une flambée incontrôlable des prix. En effet, le prix du pèlerinage 2022 va de 4 millions 540 mille pour les pèlerins qui empruntent la mission nationale à 5, 6, voire 7 millions pour les pèlerins qui passent par le privé. C’est scandaleux !*
Rien ne justifie cette hausse vertigineuse, car les hôtels saoudiens à Médine comme à la Mecque n’ont pas augmenté leurs prix. Au contraire, les prix du logement sont abordables et sont les mêmes que ceux pratiqués avant la pandémie du coronavirus. Ce sont ces prix raisonnables qui sont présentement appliqués aussi bien à Médine qu’à la Mecque. Il y a même beaucoup d’hôtels très bien cotés et proches des lieux saints à Médine et à Makka qui offrent des prix abordables malgré qu’ils soient à 2, 3, 4 et même 5 étoiles. La vérité est que certains convoyeurs privés et pèlerins ont le complexe des hôtels 5 étoiles. Il est temps que ces hôtels soient démystifiés, car cela ne fait qu’élever le prix du package.
Ce qui rend surtout chers les packages du pèlerinage à la Mecque au Sénégal, ce sont les taxes que le gouvernement impose sur les billets d’avion. C’est exactement là où les pèlerins aimeraient que les chefs religieux interviennent auprès du gouvernement pour qu’on détaxe les billets d’avion. Cela est parfaitement possible car lors des cérémonies religieuses au Sénégal – ziar, magal ou gamou – nos chefs religieux demandent au gouvernement de détaxer certains produits. Ou bien, ils invitent la douane à être indulgente vis-à-vis des pèlerins qui viennent des pays limitrophes pour célébrer ces évènements. De la même manière, nos guides religieux peuvent demander au gouvernement sénégalais d’alléger certaines taxes, à défaut de les enlever.
Les Sénégalais doivent changer leurs habitudes et faire comme les pèlerins des autres pays qui logent dans des hôtels de la banlieue mecquoise, plus précisément à Azizia. Ces pèlerins étrangers n’ont pas de problème de transport. 24h/24, les transports en commun roulent. Il y a même des bus qui transportent gratuitement les pèlerins entre Azizia et la Kaaba. D’ailleurs, il est plus conseillé de loger dans cette zone où se déroule pratiquement le pèlerinage. Car c’est à Azizia que se trouvent Arafat, Jamra, Mouna et Mouzdalifa.
Concernant le prix d’avion, il est excessif. Celui que propose Fly Nass dépasse l’entendement. C’est une compagnie aérienne saoudienne que la délégation sénégalaise a choisie sans appel d’offre. Ladite compagnie impose un billet de 1 million 550 mille Fcfa, alors qu’en Gambie et au Mali, c’est à 1 million 200 mille Fcfa.
Si on avait libéralisé le transport aérien, le prix du billet d’avion serait revu à la baisse. Dans le cas d’espèce, il est plus judicieux de faire un appel d’offre pour avoir des prix combatifs entre les compagnies aériennes étrangères régulières établies à Dakar comme Tunis Air, Royal Air Maroc, Turkish Airlines, Emirati, Ethiopian Airlines etc. Certaines de ces compagnies proposent le billet d’avion à 900 mille Fcfa ou, au maximum, 1 million contre Fly Nass qui demande 1 million 550 mille.
L’hébergement à Makka et à Médine n’est pas cher. Donc qu’est-ce qui justifie cette cherté que les convoyeurs privés sénégalais appliquent ? La faute revient au gouvernement sénégalais. Dès le départ, il avait annoncé un package de 4 millions 200 mille Fcfa. Ce qui est exagéré. Dès l’instant qu’il a annoncé ce montant excessif, il a donné aux privés le prétexte d’annoncer, à leur tour, un prix exorbitant.
D’ailleurs, avant que le ministre des affaires étrangères annonce le package de 4 millions 200 mille pour les pèlerins désireux de passer par la filière gouvernementale, il y avait un privé, Pala Mbengue en l’occurrence, qui avait annoncé la couleur en déclarant qu’il faut débourser 6 millions pour aller à la Mecque. Depuis qu’il avait lancé ce ballon de sonde, les privés sénégalais n’ont cessé de surprendre les candidats au pèlerinage. La faute est alors imputée au gouvernement qui n’a pas mis de l’ordre dans le convoyage des pèlerins.
N’oublions pas que le gouvernement sénégalais est laïc, ce n’est donc pas lui qui va œuvrer pour l’expansion de l’islam à travers le hadj.
Nous avons toujours dénoncé les cercles maçonniques qui donnent des ordres aux autorités gouvernementales depuis notre indépendance. C’est à cause d’eux que le président Senghor avait imposé le code laïc de la famille en 1972 au Sénégal. Depuis lors, ces cercles hostiles à l’islam tapis dans l’ombre font tout pour saper les fondements de l’islam. C’est exactement le cas avec l’adoption par l’assemblée nationale de la loi sur l’avortement médicalisé. Ces cercles vicieux disent au gouvernement que le hadj est une occasion de sortie massive de devise, occasionnant un déficit de la balance commerciale. Ce qui est archi faux. En conséquence, il ne faut pas compter sur ce gouvernement pour soulager les candidats au pèlerinage.
Pour toutes ces raisons, nous pensons que les guides religieux et les consuméristes, comme Massokhna Kane et Momar Ndao de l’Ascosen, devraient être des sentinelles pour contrôler les prix pratiqués. Mieux, ils devraient se prononcer sur cette situation qui va de mal en pis. Mais ils laissent les pèlerins à la merci de l’Etat et des convoyeurs privés. A la longue, les personnes démunies ne pourront pas effectuer le hadj. La preuve : qui, parmi les Sénégalais débrouillards, peut débourser 5 millions et d’autres charges supplémentaires pour le hadj ? Par exemple, à titre de charges supplémentaires, pour le renouvellement d’un passeport, il faut acheter un timbre de 20.000 francs aux impôts et domaines, il faut aussi faire un test PCR à 25.000, se prémunir également d’une somme d’argent de poche, ne serait-ce que pour acheter des cadeaux pour la famille au retour.
Toute cette manne financière est insupportable. Et si on n’y prend garde, beaucoup de Sénégalais ne pourront pas ou plus effectuer le hadj. Et ce sera au grand bonheur des cercles hostiles à l’islam, tapis dans l’ombre et qui tournent autour des autorités étatiques. Ils conseillent à ces dernières de mettre en place un mécanisme qui favorise d’année en année l’augmentation du prix du billet de la Mecque pour décourager les candidats au pèlerinage. Ce qui freine du coup la sortie massive de devise, facteur qui participe au déficit de la balance commerciale du Sénégal, selon ces cercles vicieux.
Enfin, nous invitons les guides religieux à venir en aide à leurs talibés pour qu’ils puissent effectuer le hadj. S’ils intervenaient, peut être que l’Etat reverrait à la baisse les prix imposés aux candidats au pèlerinage. Il suffit simplement que l’Etat détaxe les billets d’avion.
Pour l’édition du hadj 2022, le plus bas prix pratiqué par les convoyeurs privés varie entre 4 millions 800.000 et 5 millions de Fcfa. On voit même des privés qui demandent 6 millions, voire plus. Quant au gouvernement, il demande aux pèlerins qui voyagent par la mission nationale un package de 4 millions 540.000 francs alors que les pays voisins au Sénégal demandent moins. La Côte d’Ivoire ne demande que 3 millions, le Burkina 3 millions 47.000, le Niger 3 millions 281.75, le Cameroun 2 millions 924.000 Fcfa.
Animés d’une bonne volonté d’effectuer le 5ème pilier de l’islam et pressés par les privés, les candidats du pèlerinage à la Mecque se tournent vers les guides religieux sénégalais pour leur demander d’intervenir, de sermonner l’Etat et les convoyeurs privés pour qu’ils revoient à la baisse les prix du package pratiqués depuis plusieurs années.
 *Cheikh Oumar Tal*
 *Directeur de publication du mensuel « Le Jour – Al Yawmou ».*

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