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CONTRIBUTION-PARRAINAGE: «Avez-vous le droit de prendre en otage ce pays de par vos invectives et menaces?»

«Quand pour une grande cause, tous les hommes d’un grand pays mettent en commun ce qu’ils ont de grand, ils sont plus grands que le plus grand des hommes», dixit Paul Raynal.

Le 23 Juin ne se décrète pas. Les sénégalais ne sont pas amnésiques ! Le Sénégal se modernise. Nous prédire un autre 23 Juin 2011 ce Jeudi 19 Avril 2018 est un leurre. Nous n’en voulons point, nous qui avons faits des sacrifices pour ce fameux jour.

Avez-vous conscience de ce qui se passe actuellement ? Avez-vous le droit de prendre en otage ce pays de par vos invectives et menaces ?

MameSerigne Touba, MameMaodoMalickSy, MameSeydinaLimamou Laye, Mgr Théodore Adrien Sarr et les autres  grands architectes du bon voisinage, de la fraternité et de la cohésion sociale n’ont jamais pensé faire ce que vous êtes en train de concocter : brûler ce pays, menacer la cohésion sociale pour des intérêts personnels. Au moment où le Sénégal est en procès contre des présumés terroristes, votre engagement et votre énergie devraient être déployés ailleurs, dans la défense des intérêts du pays.

Le projet de loi sur le parrainage où système de «pré-qualification», est une logique générale, appliquée dans beaucoup de pays de démocratie, même si la manière peut différer d’un pays à un autre. A un moment donné, il faut savoir ce que l’on veut. La candidature à la fonction présidentielle doit faire l’objet d’une sélection minutieuse des prétendants, avec un système de filtre pour nous éviter un «Donald Trump» made in Sénégal. Nous avons un nombre important de partis au Sénégal et la plupart ne nous apporte rien sinon participer au gaspillage de nos maigres ressources. Les dernières élections législatives en sont la preuve. Plus du tiers des listes n’ont même pas atteint 1%.

Dans un pays de 15 millions d’habitants, avoir plus de 300 formations politiques, 47 listes électorales aux dernières législatives avec tout le tintamarre et la polémique issus de ces élections, il est évident que la multiplication des candidats à l’élection présidentielle puisse constituer un véritable casse-tête constitutionnel.

Pour être candidat, à la prochaine présidentielle de 2019, le soumissionnaire devra obtenir des signatures de citoyens à hauteur de 1% du fichier électoral (6.500.000  d’électeurs), soit  65000 signatures dans 7 régions du Sénégal.

A-t-on le droit de dépenser des millions de francs pour un candidat à l’élection présidentielle qui ne parvient pas à réunir 65.000 signatures de Sénégalais ? Mérite-t-il qu’on imprime 7 millions de bulletins de vote pour lui? De mobiliser toute une logistique pour couvrir sa campagne ?

En ce sens, le parrainage est une avancée démocratique, qui ne pourra en aucun cas empêcher les principaux leaders de l’opposition de se présenter.

Certains évoqueront le mauvais timing ; oui mais y a-t-il péril en la demeure? N’ont-ils pas tous été conviés au dialogue initié par le pouvoir? Y’avait-il mieux indiqué que le dialogue et la concertation pour argumenter, défendre ses positions au lieu de cristalliser les attentions et jouer à se faire peur ?

Le filtrage des candidatures permettra de relever le niveau des débats et programmes, de mieux cerner l’offre politique des différents candidats, de ce fait mieux consultés, mieux écoutés et compris.

Comment MameMbayeNiang, qui pour défendre, la loi sur le parrainage peut-il s’aventurer à narguer l’opposition déjà à bout.

Le constat est que la majeure partie de ses « pyromanes » de Y’en a marre et de l’opposition sans oublier le Ministre MameMbayeNiang ne sont ni outillé, encore moins apte à défendre leur position. La réforme sur le parrainage ne doit pas occulter le vrai problème des sénégalais, l’urgence est ailleurs, les sénégalais ont besoin de se soigner, de vivre dans les meilleures conditions, d’être en sécurité d’étudier….

La position de la société civile est à saluer et à magnifier. Elle qui a compris très tôt les enjeux de cette réforme, prenant son bâton de pèlerin et sillonnant le pays à la recherche de dialogue sincère et constructif pour l’évolution de notre démocratie.

A vous ces politiciens professionnels, continuez de croire que vous êtes nés sous la bonne étoile avec le titre foncier de ce pays entre vos mains. Le réveil risque d’être brutal pour beaucoup, quand le peuple reprendra ses droits et exercera sa souveraineté

BabacarNdiaye

Président du Mouvement «Osons Agir»

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