Le ministre de la Santé sud-africain a lancé cette semaine une campagne de tests mobiles : à terme, une soixantaine de camionnettes pourront se déplacer pour recueillir les prélèvements de cas suspects de Covid-19. Un premier déploiement s’est déroulé vendredi, dans le quartier populaire de Yeoville, dans le centre de Johannesbourg.
C’est la solution trouvée pour ceux qui ne peuvent pas forcement se rendre dans les centre de tests. Une camionnette est stationnée dans la cour de la clinique du quartier, et des agents parcourent les rues pour sensibiliser les habitants. Un prélèvement est effectué, au niveau du nez et de la gorge de ceux qui présentent les symptômes du virus.
L’Afrique du Sud est confinée depuis déjà une semaine et le pays compte déjà sept victimes et a recensé 1505 cas positifs, le plus grand nombre de cas repérés sur le continent. Mais ces chiffres ne sont sans doute pas représentatifs de la réalité, selon les autorités, qui entendent intensifier le dépistage pour avoir une meilleure vue de la situation et repérer des foyers d’infection.
Tous les échantillons collectés sont ensuite envoyés dans des centres d’analyse, comme l’explique Bahule Motlonye, du Laboratoire national des services de santé (NHLS) : « D’ici demain matin normalement, les prélèvements auront été testés. On veut pouvoir toucher des populations différentes, surtout dans les zones très peuplées, pour pouvoir augmenter le nombre de tests réalisés », détaille-t-il.
Jusqu’à 30 000 tests par jour
Dans les faits, les équipes tâtonnent encore, les distances dans les queues sont difficilement respectées, et peu de prélèvements sont réalisés lors de cette matinée d’essai. De plus, les camionnettes ne sont pour l’instant pas encore équipées avec les tests plus légers et rapides, comme le GeneXpert. « Pour l’instant, on doit se contenter des tests PCR, c’est ceux-là que l’on fait ce matin, commente-t-il. On devrait bientôt avoir des tests différents à disposition, comme ça, si le nombre de cas augmente, on sera aussi capable d’augmenter le nombre de tests. »
Le pays peut pour l’instant analyser jusqu’à 5 000 prélèvements par jour. Le ministre de la Santé espère, grâce à de nouveaux tests, pouvoir grimper jusqu’à 30 000 pour avoir une idée plus précise de l’évolution de l’épidémie, alors que des premiers cas sont apparus dans les townships.
Le pays entend aussi se servir des données de localisation d’opérateurs téléphoniques pour retracer le parcours de personnes testées positives et pouvoir cibler le dépistage. La ministre de la Communication assure que la technologie ne sera pas utilisée pour espionner les citoyens et que le droit à la vie privée sera respecté.
Rfi.fr