Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé ce vendredi la prolongation jusqu’au 15 avril des mesures de confinement décrétées pour tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie de coronavirus en France.
« Avec l’accord du président de la République, j’annonce aujourd’hui le renouvellement de la période de confinement pour deux semaines supplémentaires à compter de mardi prochain, soit jusqu’au mercredi 15 avril », a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un Conseil des ministres. Après dix jours de confinement, « il est clair que nous ne sommes qu’au début de la vague épidémique », a-t-il expliqué en soulignant que « les mêmes règles continueront à s’appliquer. » Un nouveau prolongement pourra être décidé « si et seulement si la situation sanitaire l’exige », a-t-il précisé.
« Nous sommes encore au début de la vague épidémique », a justifié Edouard Philippe depuis le palais de l’Élysée. L’épidémie a déjà fait quelque 1 700 morts rien que dans les hôpitaux, dont une adolescente de 16 ans, sa plus jeune victime.
Pour soulager le système de santé du Grand Est, principal foyer de la maladie, un avion militaire a réalisé une nouvelle évacuation de six malades de Mulhouse vers Bordeaux, au lendemain d’un transfert inédit par TGV médicalisé de patients vers le Centre et l’Ouest du pays, moins touchés.
C’est maintenant l’Ile-de-France qui touche ses limites, alors que le pic épidémique n’est toujours pas atteint, comme en témoigne le dernier bilan national de jeudi soir, avec 548 nouveaux patients placés en réanimation en 24 heures et 2 365 nouveaux hospitalisés, pour un total de près de 14 000.
« La situation sanitaire ne va pas s’améliorer rapidement »
Mais la « situation sanitaire ne va pas s’améliorer rapidement », avait déjà averti le Premier ministre à l’issue d’une réunion de crise du gouvernement par visioconférence. « La vague épidémique qui déferle sur la France (…) est une vague extrêmement élevée et elle soumet l’ensemble du système de soins, l’ensemble du système hospitalier, à une tension redoutable ».
Les autorités entendent faire strictement respecter les restrictions et plus de 225 000 procès-verbaux ont déjà été dressés pour violation du confinement pour 3,7 millions de contrôles, selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Jeudi soir, le dernier bilan s’élevait à 1 696 morts du Covid-19 enregistrés à l’hôpital depuis le début de l’épidémie fin janvier et 3 375 patients en réanimation (+548 en une journée), sur un total de 13 904 patients hospitalisés en France. Ces chiffres ne prennent pas en compte les malades décédés chez eux ou en maison de retraite. Or la situation est particulièrement cruelle dans ces établissements, où le nombre exact de décès n’est pas connu, mais se chiffre a minima en dizaines.
Confinés chez eux depuis plus d’une semaine, les Français s’inquiètent des conséquences sanitaires mais aussi sociales de la crise. Selon un sondage Ifop réalisé du 21 au 23 mars et publié vendredi dans Le Parisien, 87% ont peur « de voir l’économie française s’effondrer », 81% « de perdre des proches », 62% de « perdre (eux-même) la vie », 57% de « perdre une part significative de (leurs) revenus » ou encore 40% de « venir à manquer de nourriture ».