A l’image de beaucoup de personnalités publiques, Ousmane Sonko ne semble pas indifférent face à la situation du Niger. Du fond de sa cellule à la prison de Sébikotane, Ousmane Sonko a tenu à adresser un message au chef de l’Etat Macky Sall mais aussi aux différents chefs d’Etats réunis au sein de la Cedeao. Pour lui, il ne faut, en aucun cas, envoyer des troupes pour une intervention militaire au Niger.
Ousmane Sonko ne veut pas d’une intervention militaire au Niger même s’il condamne « énergiquement ce procédé (le coup d’Etat), qui a malheureusement le droit de citer dans notre pays, ce quelle qu’en soit la motivation». Du fond de sa cellule à la prison de Sébikotane, « le président » de l’ex parti Pastef plaide pour un règlement pacifique de la situation créé au Niger. Il dit nourrir l’espoir que «la Cedeao saura tirer profit de la sagesse des acteurs nigériens pour éviter tout recours à la violence et à la force aveugle. En s’inspirant largement du génie déployé dans ce pays exténué par les attaques terroristes et les multiples agressions de bandes armées et financées par des officines bien connues et parfaitement identifiées pour mettre sur pied un régime constitutionnel aux bases pérennes».
Ousmane Sonko est convaincu que la Cedeao est, en tout état de cause, mis aux devants : « Elle doit faire en sorte d’éviter d’entraîner toute la population dans un embrasement susceptible de générer des conséquences incalculables». Ce d’autant plus que, estime-t-il, «les autorités nigériennes se sont gardées de toute violence et jusque dans le déroulement de cette prise de pouvoir par la garde présidentielle, rejointe plus tard par l’armée, aucun coup de feu n’a été tiré, aucune victime n’a été notée. Aussi, le président destitué ne se plaignant, en outre, d’aucuns sévices entatoires à sa dignité».
Dans d’autres autres pays, souligne-t-il, «les victimes ont été dénombrées par dizaines lors des manifestations de la population civile et toutes sortes d’exactions sur les jeunes aux mains nues ont été exercées dans l’indifférence totale de cette Cedeao. Cette dernière, à l’occasion, a confirmé son nom de club des chef d’Etats prompt à saluer la répression sanglée des populations brimées par les forces de défense, qualifiées alors de garant de la démocratie et à condamner les mêmes forces comme des assassins de la démocratie quand elle choisit la défense de ces mêmes populations qui veulent mettre fin à cette dictature qui les opprime».
Pour Ousmane Sonko, il est opportun de mettre en garde la Cedeao à renoncer à l’usage de la force dans cette situation créée au Niger, dans laquelle tout le monde est convaincu qu’elle ne joue un rôle, tout au plus glorieux de forces supplétives, pour des intérêts parfaitement identifiés. Le peuple frère nigérien, peuple pacifique connu et réputé pour sa légendaire diplomatie de bon voisinage basé sur une cohabitation pacifique avec tous les pays africains, assume visiblement cette passation de pouvoir dont il partage dans une écrasante majorité les motivations profondes».
A cet égard, estime-t-il, il (Le Niger) saurait confier à nul intervenant la possibilité ou le droit d’intervenir dans ses affaires de souveraineté qu’il est parfaitement à l’aise pour les traiter, fusse à la Cedeao». Ainsi, il invite la Cedeao à mettre fin à « toutes velléités qui peuvent mettre le feu dans cette région qui a trop souffert des nombreux crimes de la colonisation et de la néo-colonisation et qui a enfin tourné la page».
Aussi, Ousmane Sonko ne cache pas son opposition radicale à toute intervention du Sénégal dans ce conflit qui ne saurait être le sien. D’après lui, «le peuple laborieux du Niger n’a jamais eu de problème avec le peuple frère du Sénégal. Il met solennellement en garde le président Macky Sall et son gouvernement sur les risques auxquels toute intervention de troupes sénégalaises, ou non et pour le compte de notre peuple et sans l’aval de ce dernier, serait susceptible de nous exposer à l’avenir».
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