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Coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une cécité permanente : Moussa Sow encourt 10 ans de réclusion criminelle

Moussa Sow est dans de beaux draps. Né en 1987 et domicilié à Niague, il a fait face au juge de la Chambre criminelle du Tribunal de Dakar pour répondre des faits de coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une cécité permanente et une incapacité temporaire de travail de 21 jours. Le représentant du Parquet a requis, contre lui, une peine d’emprisonnement de 10 ans de réclusion criminelle. Il sera édifié sur son sort le 14 juin prochain.

S’il ne tenait qu’au représentant du ministère public, Moussa Sow ne humerait l’air de la liberté qu’en 2028. Inculpé pour coups et blessures volontaires avec préméditation ayant entraîné une cécité permanente et une incapacité temporaire de travail de 21 jours, il a été jugé à la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Les faits qui lui valent sa comparution ont eu lieu le 13 mars 2018. Ce jour-là, Ya Moussa a saisi le commandant de la brigade de gendarmerie de Niague d’une plainte formulée contre Moussa Sow pour coups et blessures volontaires en sa personne. Dans ladite plainte, il a affirmé qu’à la suite d’une brève altercation avec le susnommé lors d’une soirée, celui-ci est revenu nuitamment chez lui avec de l’essence pour tenter d’incendier leur restaurant avant de l’assommer à l’aide d’une machette.

Lors de sa déposition à la brigade, il portait des blessures apparentes au niveau de l’œil gauche et à l’épaule. S’agissant du différend qui les a opposés, il a déclaré que le 13 mars 2018, après avoir servi du Whisky à l’accusé, ce dernier qui revenait des toilettes, a jeté par terre le vase servant au lavage des mains. Pis, quand il a tenté de le raisonner, Moussa a proféré des injures à son encontre, ce qui a déclenché une bagarre. Après avoir été séparés, le mis en cause a quitté les lieux pour revenir vers 22 heures, armé d’une machette avec laquelle il lui a administré, par surprise, des coups à l’épaule et au poignet gauche, au niveau de l’œil. Interrogé par les éléments de la brigade de gendarmerie, Moussa Sow a reconnu avoir donné à Yamoussa des coups avec un coupe-coupe lors d’une bagarre. Il avait soutenu avoir été violenté par le plaignant qui voulait l’obliger à quitter le cabaret en raison de son état d’ébriété très avancé. C’est sur ces entrefaites qu’il a riposté sous le coup de l’alcool avec une machette ramassée sur place.

L’accusé bat en brèche les déclarations de la victime et écarte la thèse de la préméditation

Attrait à la barre pour justifier ses faits, Moussa Sow a réitéré avoir donné des coups à sa victime tout en contestant la circonstance de préméditation. À l’en croire, contrairement aux allégations de Yamoussa, il n’a jamais quitté le bar pour revenir se battre, soutenant qu’ils ne se sont battus qu’une seule fois. Non sans donner la raison de leur bagarre : « J’avais l’habitude d’aller chez Yamoussa pour prendre du Whisky. Ce soir-là, j’étais devant le bar en train de discuter avec des potes quand il est venu nous dire de baisser nos voix. Ainsi, je lui ai prié de nous laisser tranquilles et il s’en est pris à moi. Il m’a étranglé. C’est pour cette raison que je lui ai administré des coups de machette que j’ai ramassée par terre pour me défendre.»

Pour le maître des poursuites, la préméditation est établie tant dans la matérialité que dans l’imputabilité

En dépit des contestations de l’accusé qui réfute la circonstance de préméditation, le substitut du procureur estime qu’il est invraisemblable qu’il puisse fortuitement ramasser une machette sur les lieux. À fortiori qu’il ne résulte pas de l’enquête qu’il y avait une machette qui traînait sur les lieux. Par voie de conséquence, le parquet a requis 10 ans de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé. À sa suite, l’avocat qui assurait la défense de l’accusé a plaidé une application bienveillante de la loi pénale. Car, défend Me Ndèye Arame Seck, le crime qu’on impute à son client n’existe pas parce que rien ne le prouve. « Ils ont échangé des coups et Moussa Sow en a donné comme il en a reçu.  Il a agi sous le coup de l’alcool. On ne peut pas lui imputer une quelconque préméditation », déclare la robe noire qui a sollicité la requalification des faits en coups et blessures volontaires.

Le tribunal rendra son jugement le 14 juin prochain.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire-Actusen.sn

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