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Cour des comptes : l’audit mené par les enquêteurs révèle plusieurs irrégularités dans la gestion du Puma 

Après avoir publié les 45 rapports ces derniers jours, la Cour des comptes a encore remis ça. La chambre des affaires administratives de ladite juridiction a dévoilé, ce vendredi 30 nouveaux rapports qui portent sur plusieurs cas. Parmi lesquels figure la gestion du Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA)/volet promotion économique des jeunes et appui à l’autonomisation des femmes (2019-2021). Mais l’audit qui a été mené par les enquêteurs a fait ressortir de nombreux goulots d’étranglement. Le rapport révèle que «l’examen des dépenses de personnel et d’acquisition de biens et services a fait ressortir de nombreux cas d’inefficience dans l’emploi des ressources financières». «Les salaires versés au personnel ont connu une augmentation très rapide qui s’est traduite, en 2021, par un des dépassements de 42% sur les prévisions. Des dépassements ont également été notés sur les frais de mission à l’intérieur et, dans une moindre mesure, à l’extérieur du territoire national», souligne le document.

«L’examen des dépenses de personnel et d’acquisition de biens et services a fait ressortir de nombreux cas d’inefficience dans l’emploi des ressources financières. Les salaires versés au personnel ont connu une augmentation très rapide qui s’est traduite, en 2021, par un des dépassements de 42% sur les prévisions. Des dépassements ont également été notés sur les frais de mission à l’intérieur et, dans une moindre mesure, à l’extérieur du territoire national»

S’agissant de la consommation de carburant, ajoute le rapport, il est ressorti des travaux des dotations à des personnes n’y ayant pas droit et le dépassement des quantités prévues par la réglementation. «En outre, les rémunérations versées aux prestataires de service, notamment les chargés de mission, grèvent les ressources fort limitées du programme. D’un montant de 61.740.000 FCFA en 2019, lesdites rémunérations s’élèvent à 236.620.000 FCFA en 2021, soit une augmentation de 174.880.000 FCFA en valeur absolue, et 283,3% en valeur relative», souligne le document. Lequel ajoute que «la mobilisation des ressources pour le financement des activités inscrites au PTBA est sans doute le point névralgique du programme. Au titre de la période sous revue, sur les 260.707.038.681 FCFA attendus, il n’a été mobilisé qu’un montant de 14.744.773.500 FCFA, soit 5,6%». «Cette situation s’explique pour l’essentiel par l’absence de financement sur ressources extérieures, laquelle procède, en substance, de la réticence des bailleurs de fonds à financer des activités de même nature et ayant la même localisation géographique que celles du programme d’urgence du développement communautaire (PUDC)»,

«S’agissant de la consommation de carburant, il est ressorti des travaux des dotations à des personnes n’y ayant pas droit et le dépassement des quantités prévues par la réglementation. En outre, les rémunérations versées aux prestataires de service, notamment les chargés de mission, grèvent les ressources fort limitées du programme. D’un montant de 61.740.000 FCFA en 2019, lesdites rémunérations s’élèvent à 236.620.000 F CFA en 2021, soit une augmentation de 174.880.000 FCFA en valeur absolue, et 283,3% en valeur relative»

En conséquence, martèle le rapport, les activités prévues pour le volet promotion économique des jeunes et appui à l’autonomisation des femmes ne sont financées qu’à hauteur de 2.202.852.455 FCFA contre une prévision de 37.066.700.000 FCFA, soit un taux de réalisation de 5,9%. «En ce qui concerne la mise en œuvre des activités génératrices de revenus, il a été noté des contraintes de plusieurs ordres. Les activités de formation ont enregistré des impairs liés aux défaillances des partenaires. L’office national de la formation professionnelle (ONFP), par exemple, s’était engagé à assurer la formation de 2000 jeunes et femmes par an, mais n’a réussi à en former, au titre de la période sous revue, que 70 personnes dont 51 femmes. Il en est de même du fonds de financement de la formation professionnelle (3 FPT) et de l’institut de technologie alimentaire (ITA). Aussi, compte tenu des difficultés notées dans la mise en œuvre des accords de partenariat, le PUMA s’est-il retrouvé dans l’obligation de recourir aux services des prestataires privés, notamment ADAPTECH ET ISFOS. Les factures des formations délivrées par ces entreprises sont plus coûteuses, mais les prestations fournies ont permis au PUMA de faire des avancées en matière de formation», renseigne le rapport.

«Les activités prévues pour le volet promotion économique des jeunes et appui à l’autonomisation des femmes ne sont financées qu’à hauteur de 2.202.852.455 FCFA contre une prévision de 37.066.700.000 FCFA, soit un taux de réalisation de 5,9%»

Au total, martèle le document, sur 3203 demandes de formation, le PUMA n’a pu satisfaire que 632, soit un taux de 19,7%. «La même tendance est observée dans le domaine du micro crédit où, au regard des objectifs fixés dans la convention PUMA/DER et du montant versé au Crédit mutuel du Sénégal (CMS) à fin décembre 2021, le taux de réalisation s’établit à 14,5%. Si, dans le département de Podor, des sommes importantes sont affectées aux aménagements hydro-agricoles et aux périmètres agro-maraîchers, les résultats sont limités par l’absence de mécanisation, l’érosion des sols, les coûts de production, la divagation des animaux et les difficultés d’écoulement des produits. En ce qui concerne les équipements post récoltes, tels que les moulins et décortiqueuses, destinés à l’allègement des travaux des femmes, il est relevé une rentabilité insignifiante liée aux dépenses d’entretien, de maintenance et de carburant ainsi qu’à l’absence d’abris sûrs. Il en est de même des cages flottantes dont la rentabilité n’est pas assurée». «Malgré la mise à disposition de l’infrastructure, la pisciculture peine à se développer en raison notamment de l’insuffisance de cages flottantes, des ruptures d’alevins, de l’éloignement des sites d’approvisionnement en aliments de poisson, des difficultés de ravitaillement des alevins pendant la crue, des pertes de poissons et du manque d’expérience. Les quantités de poissons récoltées sont très limitées et ne sauraient prétendre assurer l’approvisionnement du marché local», précise le rapport.

«Les activités de formation ont enregistré des impairs liés aux défaillances des partenaires. L’Office national de la formation professionnelle (ONFP), par exemple, s’était engagé à assurer la formation de 2000 jeunes et femmes par an, mais n’a réussi à en former, au titre de la période sous revue, que 70 personnes dont 51 femmes».

Au regard de ce qui précède, constate le rapport, la rentabilité des équipements et infrastructures mis à disposition par le Puma n’est pas assurée et les moyens d’appréciation sont diffus, faute de comptabilité transparente. «En substance, les processus et les actions mis en œuvre par le PUMA pour contribuer à la promotion économique des jeunes et à l’autonomisation des femmes dans les territoires et axes frontaliers au titre de la période 2019-2021 se sont avérés inefficaces. L’efficacité de l’organisation et du fonctionnement du programme n’est pas assurée en raison de l’absence de ‘’fonction audit interne’’, de la léthargie d’organes clés tels que le comité régional de suivi unique des programmes et le comité technique ainsi que des lacunes du cadre de mesure de la performance. Ajoutés à la réception des infrastructures et équipements par des commissions régionales non habilitées, ces manquements se traduisent par le défaut de transparence des procédures de sélection des actions, l’accumulation des cas de non-conformité des livraisons, le déficit de suivi des investissements et la faible rentabilité des activités génératrices de revenus», conclut le rapport. Mansour SYLLA 

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