Dans le cadre d’une approche axée sur la chaîne des valeurs pour promouvoir une gouvernance et une gestion durable de la pêche améliorée et afin de rendre autonomes les acteurs du secteur, le projet initiative pêche côtière en Afrique de l’Ouest (Icp-Ap), est mise en oeuvre en Côte d’Ivoire, au Cap-Vert et au Sénégal. Ici, dans notre pays, dans la région de Fatick, ce sont les Îles du Saloum, qui sont retenues comme Zone d’intervention durant quatre ans pour un budget de 6,5 millions de dollars américains.
C’est la Salle de réunion du Conseil départemental de Fatick, qui a abrité la rencontre du Comité régional de développement du “projet initiative pêche côtière en Afrique de l’Ouest”. L’objectif du projet est de “promouvoir une pêche durable dans les zones côtières du Sénégal”, renseigne Lamine Mbaye, consultant en Economie et Aménagement des pêches à la Fao Sénégal. Les Îles du Saloum sont une zone touristique mais aussi des Îles, où la pêche occupe une place importante, dans la région de Fatick.
L’écosystème y est très diversifié ; d’où, les raisons de l’Icp-Ao. Ces Îles remplissent toutes les conditions, pour expérimenter les instruments et outils que la Fao a eu à développer, dans le monde. ‘’Nous avons commencé par faire l’état des lieux, au niveau des Îles du Saloum, de toutes les initiatives qui sont développées, ici, et de tout ce qui a été fait, dans le cadre des activités de pêche’’, a indiqué Lamine Mbaye.
Toujours sur le choix des Îles du Saloum pour abriter ce projet d’une durée de quatre ans, l’expert de la Fao explique : ‘’c’est l’état des lieux qui nous permettra de choisir sur quelles Îles intervenir. S’il s’agit de travailler sur la pêcherie de crevettes côtières, toutes les Îles qui la pratiquent, seront intéressées. Si nous devons travailler sur les mollusques, les coquilles, les huîtres etc., les Îles, qui ne font pas cette pêche, ne seront pas, directement, concernées. A la suite de la restitution que nous ferons, vers la fin du mois, à Foundiougne, certainement que les pêcheries seront choisies et ce sont elles, qui détermineront les Îles où nous allons travailler”, précise Lamine Mbaye.
Pour une bonne appropriation du projet, les experts envisagent une implication des acteurs de la pêche dans toutes les différentes étapes du processus, du début à la fin. Dans ce projet, l’approche éco-systémique des pêches initiée par la Fao sera utilisée dans les Îles du Saloum. “C’est une rupture justement par rapport à tout ce qui se faisait. Nous essayons de voir comment trouver un équilibre entre les ressources qui sont exploitées, l’écosystème qui porte cette ressource-là, les hommes et les femmes qui travaillent dans ces pêcheries-là etc., pour que chacun y trouve son compte.
Et, pour concrétiser cette rupture par rapport au passé, l’Icp-Ao compte s’appuyer sur trois composantes, à savoir l’amélioration de la gouvernance et de la gestion des pêches, le renforcement de la chaîne des valeurs des produits de la mer, une communication stratégique suivie, une évaluation et une transposition à plus grande échelle des meilleures pratiques. Rappelons que le projet initiative pêche côtière en Afrique de l’Ouest d’un montant de 6,4 millions de dollars américain est financé par le fonds de l’environnement mondial (Fem), les pays bénéficiaires, les organisations non gouvernementales (Ong) et la Convention d’Abidjan.
Matar Diouf, Correspondant à Fatick (Actusen.sn)