La Banque mondiale vient de débloquer une enveloppe exceptionnelle de 500 millions de dollars pour combattre les criquets pèlerins. Cet argent ira principalement à l’Afrique de l’Est, touchée par une invasion d’insectes inédite. La région est dans une situation très délicate, car aux criquets se joignent d’autres crises qui risquent de faire tomber la région dans une situation humanitaire catastrophique.
L’adage « un malheur n’arrive jamais seul » s’applique malheureusement cette année à l’Afrique de l’Est. A la suite de pluies exceptionnelles, la région subit sa pire invasion de criquets en 70 ans. L’argent de la Banque Mondiale ira directement aux familles, aux éleveurs, agriculteurs, à l’achat d’engrais et de graines ainsi qu’au financement des mécanismes de surveillance et d’alerte.
Cyril Ferrand de la FAO décrit une situation « très préoccupante avec de plus en plus de nuées en train de se former, créant une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire ». En effet, avec les pluies, les cultures sur le point de pousser n’auront plus qu’à être dévorées par les insectes. Des précipitations qui ont fait des centaines de morts, avec inondations, glissements de terrain, et destructions en tout genre. Le lac Victoria atteint par exemple des niveaux jamais observés.
Et le cercle vicieux s’agrandit, puisque les pluies ont déclenché une épidémie de choléra au Kenya, avec déjà plus de 500 malades.
Tout cela dans le contexte du Covid-19 qui frappe violemment des économies fragiles et entrave l’action humanitaire. Exemple au Soudan du Sud, où après un massacre ethnique et des centaines de morts le week-end dernier, le CICR dit avoir beaucoup de mal à intervenir à cause des restrictions imposées par le coronavirus. Cela veut dire des difficultés pour les transports, les déplacements et la baisse du nombre de lits. L’organisation prédit de nombreux morts supplémentaires, car les blessés ne pourront pas être soignés.
Rfi.fr