En point de presse hier à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, le Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation est revenu sur les problèmes des Universités sénégalaises. Dr Abdourahmane Diouf a soulevé deux points : le budget de l’enseignement supérieur qui s’épuise avant même la fin de l’année universitaire et le problème lié à la stabilité du calendrier académique.
Suite aux manifestations violentes notées dernièrement à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, le Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation a fait un point de presse hier pour revenir sur l’ensemble des problèmes de nos universités.
Dr Abdourahmane Diouf et ses équipes étaient à Saint-Louis, justement, dans le cadre de ses tournées dédiées aux universités du Sénégal qu’il a entamées dans la foulée de son installation en avril dernier. Dans son propos, il a tenu à regretter ce qui s’est passé à Ziguinchor : “Nous avons été très surpris qu’il y ait autant de violences à l’Université Assane Seck.” Aux étudiants, il dira que “vous n’êtes pas plus pressés que le gouvernement qui est, au contraire, plus pressé pour mettre en œuvre ses promesses.”
Rappelant qu’il a pris fonction le 11 avril dernier, Dr Abdourahmane Diouf tient à préciser : “Nous avons tenu à avoir une démarche méthodologique qui nous permette de faire un diagnostic situationnel de l’Enseignement supérieur. Je pouvais me limiter à lire les rapports, mais nous avons choisi de visiter toutes les Universités du pays.” Ainsi, à l’heure du bilan de ces 8 mois de tournées, le ministre constate qu’il y a beaucoup de bruit à propos de ce qu’on a appelé une crise. “Mais je précise que ce n’est pas une crise majeure parce que l’État du Sénégal, dans ses différents démembrements, a pris les bonnes décisions au moment où il fallait les prendre”, rassure-t-il d’emblée.
Avant de poursuivre : “Les résultats les plus importants de notre diagnostic se résultent en deux points. Le premier point, c’est qu’on était au mois d’avril quand on entamait notre tournée. Nous avons constaté que les budgets de nos universités n’étaient pas sincères. Tout le monde sait qu’un budget doit s’inscrire dans un cadre annuel. Quand nous sommes venus, nous nous sommes rendus compte que le budget du ministère de l’enseignement supérieur, qui est autour de 300 milliards, donc un budget conséquent, ne parvenait pas à couvrir toute l’année. Pour preuve, l’argent qu’on a dépensé au mois de septembre était prévu pour le mois de décembre. C’est le premier problème. Et en plus des 30 milliards qui devaient couvrir les salaires des trois derniers mois de l’année académique, l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation avait besoin de 120 milliards. Ce qui fait 150 milliards dont on a besoin pour régler les besoins urgents de l’enseignement supérieur.”
Ceci dit, Dr Abdourahmane Diouf précise qu’il n’a jamais dit à aucun partenaire qu’il avait à sa disposition toute cette rondelette somme pour régler les problèmes de l’Université. “J’ai toujours dit que j’avais besoin de 150 milliards pour régler ces problèmes”, a-t-il insisté, même s’il a ajouté que le Ministère des finances est en train de s’organiser pour régler la question financière.
Quant au deuxième problème, au-delà de la question budgétaire, c’est celle liée à la stabilisation du calendrier universitaire, selon le ministre. “On n’est jamais arrivé à maîtriser le calendrier universitaire”, déplore-t-il.
D’ailleurs, il a ajouté qu’à l’issue du séminaire de Saly qui a réuni la communauté universitaire, un certain nombre de consensus a été noté. Il s’agit, selon lui, de la rentrée académique qui s’étend d’octobre à mars prochain selon le niveau de finition des travaux dans les différentes universités. “Le Ministère est encore dans le temps. L’engagement que nous avions pris, c’est sur la période de la rentrée. On est encore dans le temps des réalisations de nos engagements. J’ai moi-même rencontré toutes les entreprises qui ont en charge les travaux. Et nous avons convenu qu’elles livrent tous les travaux avant février. J’ai par ailleurs reçu toutes les parties prenantes pour faire l’état des lieux. Les problèmes seront traités en urgence même s’il y a des préalables administratifs à respecter”, dira Dr Abdourahmane Diouf.
Amadou DIA (Actusen.sn)