Le Sénégal est à la croisée des chemins: les ingrédients d’un cocktail explosif s’invitent dans l’espace politique et social. La polémique enfle autour du parrainage des candidats à l’élection présidentielle tandis que les syndicats d’enseignants ont choisi d’enfoncer le clou. Les antagonismes se cristallisent en dépit de l’offre de médiation de la Société Civile et des chefs religieux. Point de solution en dehors de l’acceptation par tous les acteurs que nul n’a le droit de franchir le Rubicon.
Le Sénégal est en danger : acteurs politiques et partenaires sociaux prennent en otage la République. La surenchère gonfle au quotidien depuis quelques mois défrayant la chronique sans intermitence. Paradoxalement les protagonistes censés co-construire les conditions d’une stabilité socio polique à meme de favoriser une économie performante sont réduits à s’évertuer à manipuler ou séduire ne se rendant pas compte qu’ils constituent ainsi un danger pour le pays. Etat, partis politiques et syndicats, à force de s’affronter et de s’accrocher à des aspirations contradictoires deviennent « dangereux » car ils ne sont pas conscients qu’ils sont responsables de leurs actes, de leurs pensées et de leurs sentiments. En effet la controverse sur le parrainage (savamment amplifiée et entretenue au sein de la mouvance présidentielle et de l’opposition, largement relayée par la presse écrite, audiovisuelle, en ligne et dans les réseaux sociaux), la radicalisation du G6 pour le respect des accords de 2014 entre le gouvernement et les organisations syndicales enseignantes et le réchauffement d’autres pans du front social (santé, justice, tailleurs, transports, fonction publique locale…) relèvent du refus de chacun de ces divers acteurs de reconnaitre ses responsabilités dans la dégradation du climat social, politique, économique.
Autant mobiliser une majoritté parlementaire pour modifier unilatérlement les règles du jeu démocratique ne participe guère à la consolidation et au renforcement du système politique, autant faire boycotter les salles de classes ne contribue à l’amélioration qualitative des performances du système éducatif.L’Etat et sa majorité parlementaire, l’opposition parlementaire et celle non représentée, les syndicats d’enseignants doivent savoir raison garder et préserver notre patrimoine commun, Sénégal, contre les démons de la confrontation violente :privilégiez le dialogue, la concertation pour garantir une participation de toutes les filles et de tous les fils de ce pays à son développement. L’Etat, le Président de la réublique au premier chef, la classe politique, les organisations syndicales, la Société Civile dont les chefs religieux seront également comptables devant l’histoire.
Il n’est pas trop tard ralentir la cadence des parlementaires afin de donner des chances aux différents médiateurs de parvenir à un consensus sur le système électoral et la crise scolaire.Aucun des différents acteurs ne doit franchir le rubicon. A la croisée des chemeins, les élites (intellectuelles comme religieuses) et les politiques ont des resposabilités écrasantes face à la menace de dérives possibles mais pas inéluctables car l’histoire n’est jamais écrite d’avance.Le véritable défi qui interpelle toute la nation est notre capacité à promouvoir et développer une saine cohabitation dans l’espace politique et social.
Masseck Seck