C’est le 19 octobre prochain que l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar va ouvrir ses portes pour accueillir les étudiants ainsi que les nouveaux bacheliers. Mais à ce stade, tout n’est pas rose dans ce temple du savoir qui est plongé dans une crise budgétaire. Et c’est l’intersyndicale du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (Coud) qui a fait cette alerte, lors d’une conférence de presse qu’elle a animée. «Nous devons, sous la pression de l’urgence et du temps, informer l’opinion, les autorités et les travailleurs qu’en 2023, la subvention de l’Etat pour le Coud était de trente milliards cinq cent soixante-treize millions (30.573.000.000) francs CFA alors qu’en 2024 la subvention est de vingt milliards cinq cent soixante-treize millions francs CFA (20.573.000.000), FCFA soit une diminution de dix milliards de francs CFA (10.000.000.000)», souligne l’intersyndicale.
Ceci, ajoute les syndicalistes du Coud, «en dépit de l’augmentation de l’effectif des étudiants passant de quatre-vingt-deux mille en 2023 à quatre-vingt-dix mille en 2024, sans compter les vingt quatre mille nouveaux bacheliers qui vont s’y ajouter». «Ce surpeuplement du campus entraîne une surexploitation des services offerts aux étudiants, pose des défis importants de gestion des infrastructures et des installations, de gestion médico-sociale des étudiants entraînant des tensions budgétaires avec la diminution de 10 milliards de la subvention de l’Etat en 2024. Nos campus souffrent de nombreux problèmes matériels, tels que des équipements vétustes, des espaces de travail inadaptés et des conditions sanitaires dégradées. Ces insuffisances non seulement entravent notre capacité à accomplir nos tâches efficacement, mais elles mettent également en danger notre santé et notre sécurité», déplore l’intersyndicale.
Poursuit, ces syndicalistes du Coud alertent : «nous devons à la vérité de dire que nous allons vers des difficultés car les repreneurs menacent d’arrêter les prestations à cause de la dette qui leur est due, la plupart des hôpitaux ont bloqué les travailleurs du COUD à cause de la dette qui leur est due». Ils rappellent que les évènements du 1 juin 2023 ont causé l’incendie de tous les bus de transport du personnel et des véhicules des agents, le saccage des locaux et de leur outil de travail. «L’Etat du Sénégal avait pris l’engagement de prendre en charge les dégâts au niveau des universités, nous attendons toujours. Nous sommes sûrs que les autres universités avec qui nous échangeons sont dans la même situation. Malgré toutes ces difficultés, les étudiants n’ont jamais manqué de manger, ni de se loger, ni de se soigner, ni de voir leur cadre de vie pris en charge. Cela montre à suffisance que les travailleurs du Coud sont des agents résilients», déplore l’intersyndicale.
Mansour SYLLA (Actusen.sn)