Le chef de file du Pastef-Les Patriotes aura perdu du temps et de l’encre, en se fendant d’une requête adressée au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, dans l’optique de se faire affecter des éléments de forces de défense et de sécurité, pour assurer sa protection. La raison ? SourceA a appris que, dans une correspondance datée du 18 Octobre 2018, c’est-à-dire hier, Aly Ngouille Ndiaye a opposé une fin de non-recevoir à la demande d’Ousmane Sonko.
Aly Ngouille Ndiaye à Ousmane Sonko : «je vous fais connaître que l’Etat du Sénégal a toujours garanti à ses citoyens leur sécurité»
D’abord, Aly Ngouille Ndiaye, dans une lettre-réponse brève comme la durée d’un éclair, de dire à l’Inspecteur des Impôts et Domaines radié : «je vous fais connaître que l’Etat du Sénégal a toujours garanti à ses citoyens leur sécurité».
Ensuite, lorsque Ousmane Sonko réclame que des éléments de nos forces de défense et de sécurité lui soient collés, pour veiller sur sa sécurité, le premier flic du Sénégal le remet à sa place, sans polémiquer. Pour ce faire, le ministre-maire de Linguère balance à la figure du fonctionnaire radié : «je voudrais, par la présente, vous rappeler les dispositions de la Loi constitutionnelle et du Code électoral respectivement aux articles 30 et L121 qui stipulent que, «au plus tard, 35 jours avant la tenue du scrutin, le Conseil constitutionnel procède à la publication de la liste des candidats».
La manière inique du ministre Aly Ngouille Ndiaye de dire à Ousmane Sonko qu’il ne mérite guère une protection rapprochée, pas plus que les 14 autres millions de citoyens
Mais en grattant le vernis qui recouvre cette phrase de la courte lettre-réponse d’Aly Ngouille Ndiaye, on y débusque autre chose. Il s’agit, pour le ministre, de dire au chef de file du Pastef-Les Patriotes que, jusqu’au moment où il rédigeait sa correspondance, il n’est pas encore candidat. Autre chose qu’Aly Ngouille Ndiaye a voulu, sans nul doute, insinuer, dans cette partie de sa réponse, c’est le fait qu’il semble indiquer à son interlocuteur qu’autant, des gardes du corps ne sont pas collés aux 135 candidats à la candidature à la Présidentielle de 2019, autant, seul le Conseil constitutionnel est en mesure de dire, avec exactitude, qui pourra ou ne pourra pas être candidat à la Présidentielle de 2019.
Aly Ngouille Ndiaye à Sonko : «je suis au regret de vous annoncer qu’une telle demande ne saurait être satisfaite à l’état actuel du processus électoral, au risque de créer une rupture de l’égalité des citoyens devant la Loi»
Pour toutes ces raisons, le ministre-maire de Linguère de dire à Ousmane Sonko : «en conséquence, je suis au regret de vous annoncer qu’une telle demande ne saurait être satisfaite à l’état actuel du processus électoral, au risque de créer une rupture de l’égalité des citoyens devant la Loi».
Pour ceux qui ne le savent pas, Ousmane Sonko, pour motiver la légitimité de sa requête, avait invoqué : «considérant le précédent de la demande du candidat Macky Sall en 2012 à bénéficier d’une sécurité de la part de l’Etat et qui avait été satisfaite par le Président de la République d’alors, Abdoulaye Wade, qui lui avait affecté huit éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) et de huit autres éléments de la Brigade d’intervention polyvalente de la Police». Sauf que, d’ici à la Présidentielle de 2019, nul ne peut se prévaloir, pour le moment, d’être candidat au prochain scrutin. D’autant que le Conseil constitutionnel devra trancher dans le vif, au sujet des candidatures des prétendants au fauteuil de Macky Sall. Après que ces derniers auront pu mobiliser 65 000 signatures en bonne et due forme.
Dans sa requête, Ousmane Sonko sollicite une protection auprès d’Aly Ngouille Ndiaye, et l’accuse de vouloir attenter à son intégrité physique
A force de fouiller la demande du leader du Pastef-Les Patriotes, certains pourraient éprouver le désir de s’attacher les services d’un interprète, pour comprendre l’auteur de la requête. En effet, dans sa correspondance, Ousmane Sonko accuse, formellement, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, d’avoir menacé d’attenter à son intégrité physique et à celle de sa famille. Autres accusations contenues dans la demande de protection du boss du Pastef : la mort d’une sœur patriote Mariama Sagna et la précipitation, avec laquelle le Procureur a communiqué et tiré la conclusion hâtive du crime crapuleux, alors que le principal suspect est encore en fuite, écartant ainsi l’existence d’éventuels commanditaires et minimisant le mobile du crime qui reste le plus important ; la descente des éléments de la Section Recherches au domicile familial d’Ousmane Sonko, pour réclamer les fiches de parrainage du Candidat de Pastef-Les Patriotes à sa maman».
Ndèye Aminata Sagar DIAHAM (Actusen.sn)