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Tournée économique de Macky au Sud du Sénégal : Que de promesses jamais tenues

C’est, hier, que le Président de la République a entamé son périple dans l’ancienne région naturelle de la Casamance. A cet effet, SourceA a revisité, pour ses lecteurs, les mille et une promesses que Macky Sall avait faites aux populations de cette partie Sud du pays. Mais dont la plupart n’ont, jusqu’ici, jamais été honorées. Du règlement de la rébellion du Mfdc, au chômage des jeunes et à la pauvreté des populations, en passant par le délabrement trop avancé des Ponts Émile Badiane, de Baïla et de Diouloulou, tout y passe.

Accueilli à grande pompe sur le tarmac de l’Aéroport du Cap Skirring par la quasi-totalité du Gouvernement, l’Exécutif régional et plusieurs militants de l’Alliance pour la République (Apr) et de la Coalition «Benno Bokk Yakaar», Macky Sall, après le bain de foule, a rendu une visite de courtoisie au Roi d’Oussouye Sibilumbaye Diédhiou, avant de se rendre à Kabrousse présenter ses condoléances aux parents de Bruno Diatta, défunt chef du protocole de la Présidence. Une visite après les promesses des Conseils des ministres décentralisés.

Le folklore a été au rendez-vous, lors du premier jour du séjour du Président en Casamance. Aussi bien les différentes troupes artistiques que les militants de L’Alliance pour la République (Apr), rien n’a été laissé au hasard pour souhaiter à Macky Sall un excellent séjour.

La cascade d’engagements pris, lors du Conseil des ministres décentralisé de juin 2012, et dont beaucoup n’ont jamais été honorés

En juin 2012, lors du Conseil des ministres décentralisés, le Président Macky Sall avait demandé l’inscription dans le PTIP 2013-2015 des crédits nécessaires pour prendre en charge les besoins exprimés. Il avait, également, promis une enveloppe de 360 milliards de F Cfa, concernant 54 projets. Des décisions prises lors du Conseil des ministres délocalisé.

Dans le même ordre d’idées, l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, avait lancé le Projet de construction d’un second Port à Ziguinchor pour un montant déjà ficelé de 45 milliards de francs.

Le Conseil des ministres avait décidé de diligenter la mobilisation des crédits d’un montant  de 3, 93 milliards de F Cfa inscrit dans le budget d’investissement de 2012 pour l’achèvement du Port d’escale de  Carabane avec une rallonge de 350 millions pour la sécurisation de l’accostage de navires, de la protection de l’ouvrage à l’érosion côtière dans le budget d’investissement 2013.

D’autre part, le Chef de l’Etat avait demandé d’accélérer les opérations relatives aux travaux de réhabilitation du pont de Marsassoum, de la route Sénoba-Ziguinchor, réhabilitation de la route Cap Skiring – Djinbéring, la boucle du Blouf Thionk Essil-Balingore, sans compter le crédit de 6 milliards nécessaires pour l’achèvement de la construction de la Centrale de Boutout d’un coût global de 10 milliards de F Cfa, financé à travers le fonds de soutien du secteur de l’énergie. Les 4 milliards seront pris dans le Bci.

Et enfin, le Gouvernement n’avait pas manqué d’évoquer la réhabilitation de la Rn6, dont le financement de 100 milliards de F Cfa était acquis et les marchés en cours d’attribution.
Idem pour la construction d’un nouveau Centre culturel régional pour un coût d’un milliard et de centres culturels dans chaque département, pour un coût de 400 millions de F Cfa.

La pauvreté et le chômage ne cessent de culminer dans la région, où la seule alternative offerte aux jeunes est d’être conducteur de taxis, motos Jakarta ou coupeurs de bois

Plus de 6 ans après ce Conseil de ministres décentralisé ponctué de promesses les unes plus mirobolantes que les autres, on peut constater, aisément, que plusieurs projets de Projets n’ont pas encore connu un début d’exécution.

Même si des avancées peuvent être notées sur le désenclavement de la région, avec notamment des bateaux assurant la liaison Dakar-Ziguinchor, avec des tarifs à hauteur du pouvoir d’achat national, ainsi que la navette aérienne assurée par deux Compagnies.

Le Président aura à faire face à la pauvreté et au chômage grandissant dans la région, où la seule alternative offerte aux jeunes est d’être conducteur de taxis, motos Jakarta ou coupeurs de bois. D’ailleurs, cette dernière activité, qui concourt à détruire la forêt, a été à l’origine de la tuerie de Boffa, où 16 jeunes avaient trouvé la mort.

Délabrement toujours avancé des Ponts Émile Badiane, de Baïla et de Diouloulou

Que dire de l’état de délabrement des Ponts Émile Badiane, de Baïla et de Diouloulou ? Eh bien, ils continuent de hanter le sommeil des usagers qui craignent un nouveau drame à l’image du bateau le Joola qui a emporté près de 2000 personnes lors de son chavirement.

Le Pudc, Programme cher au Président Macky Sall, a fini de s’imposer dans la région avec des réalisations qui ont réussi à changer la face de certaines contrées qui étaient inaccessibles, depuis plusieurs années. Ce Programme, qui a commencé, très tardivement, ses activités dans la région, pourrait valoir de réelles satisfactions au chef de l’Apr à la recherche d’un second mandat à la tête du pays.

Rébellion : même s’il y a une accalmie, à part des appels au dialogue, Macky n’aura posé aucun acte de nature à tranquilliser son monde 

Le dernier point sur lequel le Chef de l’Etat sera attendu par l’ensemble des Sénégalais reste, sans conteste, l’épineux dossier de la crise casamançaise qui secoue la région, depuis 1981. Même s’il faut noter une certaine accalmie, depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir, hormis quelques escarmouches, on ne peut lui en attribuer la paternité, tout simplement, parce que, depuis 2012, le Chef de l’Etat, à part des appels au dialogue, n’aura posé aucun acte de nature à tranquilliser les Sénégalais.
Quand on sait que le Président Abdou Diouf avait sa préférence pour un règlement militaire, avant de se raviser plus tard, et d’opter pour une politique des enveloppes bien garnies et, que son successeur Abdoulaye Wade aura accentué cette politique, en changeant les enveloppes en mallettes d’argent, qu’en est-il de la politique de Macky Sall dans ce dossier qui freine tout effort de développement de cette région.
Les présumées malversations collées à certains maires de son Parti, jamais inquiétés
Aurait-il opté pour la politique du pourrissement, comme le lui prêtent certains opposants qui ne comprennent pas le silence présidentiel, face au pillage organisé des richesses naturelles, mais surtout, son indifférence totale face aux présumées malversations collées à des maires issus de son Parti et qui ne concourent pas à donner une bonne image de la République ? Difficile de répondre à cette litanie de questions

Makhoudia Sarr, Envoyé spécial à Ziguinchor (Actusen.sn)

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