Le passage dans moins d’une semaine de Macky Sall en banlieue lors du Conseil des ministres décentralisé de Dakar (Pikine), ne sera pas un long fleuve tranquille.
En effet, les populations l’attendent de pied ferme pour être fixées sur certaines questions notamment, la départementalisation, le foncier qui constitue une véritable bombe sociale, la délimitation de la forêt de Mbao, les infrastructures de base, le transport et les carrières de sable, entre autres.
C’est une banlieue en pleine ébullition qui accueille le Chef de l’Etat, Macky Sall, lors de la tenue du Conseil des ministres décentralisé de Dakar (Pikine), la semaine prochaine. En effet, comptant 130 quartiers pour une population estimée à plus de 500 000 habitants sur une superficie de 52km², Keur Massar est plus vaste que Guédiawaye.
Mais les populations, qui réclamaient, en vain, l’érection de la Commune en département, comptent mettre à profit la visite du Président de la République, en banlieue pour réitérer leur souhait. A l’image de Magatte Niang, les personnes, qui ont bien voulu se prononcer au micro de Actusen.com, pensent que le Président de la République va mettre cette visite à contribution, pour accéder à notre demande ».
Keur Massar : 52km², 500 000 habitants, 130 quartiers
S’agissant du foncier, les populations ergotent que des choses pas du tout catholiques sont en train d’être faites et sapent le développement de la localité; « Figurez-vous que des constructions sont faites la nuit, loin des regards indiscrets dans la zone de Tivaouane Peulh, parce que les promoteurs savent qu’ils sont en faute avec la loi », a informé un autre membre du Collectif de lutte et d’initiative pour la gestion des eaux pluviales (Coligep).
« Ils sont sur le passage du canal d’évacuation des eaux en mer. Et comme les chantiers n’ont pas encore démarré, ils en profitent pour échapper à la sommation des autorités locales et espérer être dédommagés à coups de millions », a dénoncé notre interlocuteur, en dressant un tableau sombre des spéculateurs fonciers dans cette zone.
« On construit la nuit, pour échapper à la sommation des autorités locales et espérer des indemnités »
Autre écueil auquel Macky Sall devra trouver des solutions pour les populations de Keur Massar, c’est la délimitation de la forêt de Mbao. Selon un délégué de quartier rencontré à l’entrée de la Mairie de ladite localité, cette affaire doit être tranchée.
« Depuis le traçage de l’autoroute à péage, on ne sait plus si ce sont les rails qui séparent Keur Massar de Fass Mbao ou la route elle-même. Nous avons fait des démarches, mais jusqu’à présent, rien n’est fait. Nous espérons que le Chef de l’Etat va trancher cette question pour l’exploitation de la forêt », a-t-il suggéré.
Et comme si cela ne suffisait pas, les transporteurs entrent dans la danse. D’après Mor Ndiaye du Collectif des transporteurs de sable et de bêton, Keur Massar ne doit pas rester sans carrière de sable.
Urbanisation galopante : les transporteurs réclament des carrières de dune de sable
« Nous sommes dans une zone où les constructions vont à une vitesse exponentielle. Mais nous n’avons pas de carrières de sable. Nous partons jusqu’à Bambilor pour remplir nos voitures Benne et revenir sur nos pas. Cela nous coûte énormément d’argent et de carburant », déplore-t-il, avant d’enfoncer le clou.
« L’Etat doit gérer les carrières pour éviter les spéculations. Nous payons 16 à 20 000 francs Cfa pour un permis d’exploitation de 20m de sable et 80 000 francs Cfa le chargement de benne. Les promoteurs se font pleines les poches et les chauffeurs trinquent. Les espace ne manquent pas à Keur Massar. Il suffit d’une volonté politique », pestent-ils.
Avec tout le lot de problèmes qui se dressent sur la route de Macky Sall en direction de la banlieue, c’est dire que l’arrivée du Chef de l’Etat ne sera pas de tout repos.
Gaston MANSALY (Actusen.com)