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Dr Alcaly Diouf sur la situation politique : «il va falloir départager pouvoir et opposition qui sont tous vomis par le peuple sénégalais»

C’est une nouvelle dynamique politique qui se présente au Sénégal, au lendemain de l’emprisonnement d’Ousmane Sonko et de la déclaration de non candidature de Macky Sall. A en croire l’expert en Stratégies de rendez-vous et en Marketing électoral, Dr Alcaly Ben Mouhamed Diouf, c’est une chance inouïe qui nous est offerte par la grâce de Dieu, afin d’élire enfin un candidat indépendant et non politique, estimant qu’il va falloir départager pouvoir et opposition qui sont tous vomis par le peuple sénégalais. En fait, dans cet entretien qu’il a accordé à Source A, Dr Alcaly Diouf décrypte la situation politique, suite à l’incarcération de l’opposant Ousmane Sonko.

Conscient qu’en politique, l’inattendu peut se produire, il envisage néanmoins un avenir sombre pour le maire de Ziguinchor dont le sort peut, d’après lui, emporter ses camarades opposants. Parlant de Macky Sall, à la fin de l’entretien, Dr Diouf soutient que le chef de file de la mouvance présidentielle n’est même plus maître du destin dans son propre camp en plein désordre de leadership successoral et gagnerait, lui aussi, à choisir un candidat apolitique.

Source A : D’emblée, comment voyez-vous l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko ?

Dr Alcaly Ben Mouhamed Diouf : Son arrestation est la suite logique de la virulence de ses emportements verbaux puis de toutes ses provocations.

Source A : Pensez-vous que son emprisonnement est justifié, à quelques mois de l’élection présidentielle à laquelle il voudrait prendre part en tant que principal opposant ?

Dr Alcaly Diouf : Embastillé ou pas, il y a un adage qui dit : « Qui sème le vent , récolte la tempête. » Dans ce cas précis, la fin du chronogramme de Sonko, c’était la case-prison puisqu’il a vraiment cherché à aller à l’ombre.

«Sonko risque de payer cash. (…) Mais, il peut revenir et rebondir comme Nelson Mandela »

Source A : Son avenir politique n’est-il pas remis en question ?

Dr Alcaly Ben Mouhamed Diouf : Après la tempête ou la pluie, il y a un arc-en-ciel de bonheur. Mais est-ce que cela lui arrivera dans le futur ? Ce n’est pas sûr. Car avec toutes les charges qui pèsent sur lui, Sonko risque de payer cash. Mais en politique, il ne faut jamais insulter l’avenir. Il peut revenir et rebondir comme Nelson Mandela. N’insultons pas l’avenir car en politique il y a parfois des rebondissements inattendus.

Source A : Comment envisagez-vous son avenir politique ?

Dr Alcaly Diouf : Très, très sombre compte tenu du degré de zèle dans ses virulentes attaques tous azimuts. C’était clair que le pouvoir en place n’allait pas lui faire de cadeau.

Source A : Depuis la prison, Sonko ne peut-il pas dérouler ses plans d’une manière ou d’une autre ?

Dr Alcaly Diouf : Compte tenu de ses précédentes sorties au vitriol, l’administration pénitentiaire va tout verrouiller afin de contrecarrer toutes ses fenêtres de tirs habituelles.

« Les joutes sont (enfin) grandement ouvertes à tous les candidats sérieux »

Source A : Comment analysez-vous la situation politique au lendemain de l’emprisonnement du leader de Pastef (dissous) ?

Dr Alcaly Diouf : La situation politique nouvelle après l’abdication du président qui a décidé de ne pas se présenter ouvre des perspectives équitables puisque son agenda consistant à : « réduire l’opposition à sa plus simple expression » a réussi. Si on ajoute à cela la non-participation de Sonko, son farouche ennemi, les joutes sont grandement ouvertes à tous les candidats sérieux.

Source A : Comment peut-on envisager les chances de l’opposition sans Ousmane Sonko ?

Dr Alcaly Diouf : Puisqu’il y a un sentiment de ras-le-bol généralisé, il va falloir départager les deux camps qui sont tous vomis par le peuple sénégalais. C’est une chance inouïe qui nous est offerte par la grâce de Dieu, afin d’élire, enfin, un candidat indépendant et non politique à l’image de Daouda Ndiaye, du CIGASS (Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de surveillance sanitaire), l’éminent professeur conseiller de Harvard Université.

« Pouvoir et opposition sont tels que les chiffres 6 et 9 pour les Sénégalais. Ils sont tous vomis par le peuple »

Source A : Quelles sont les alternatives qui s’offrent à l’opposition ?

Dr Alcaly Diouf : Pouvoir et opposition sont tels que les chiffres 6 et 9 pour les Sénégalais. Les deux risquent d’être renvoyés dos à dos car vomis par la pensée ‘’y en à marriste’’ du nouveau type de citoyens responsables.

Source A : Qui, d’après vous, vient en seconde position parmi les leaders de Yaw, après Sonko, pour mobiliser les troupes, même s’il y a près de 7 candidats déclarés au sein de Yewwi ?

Dr Alcaly Diouf : Ils sont tous ex aequo, donc du pareil au même comme des wagons inertes à la queue, qui étaient tirés par la locomotive Sonko.

Source A : Le président Macky Sall semble être le maître du jeu. Maîtrise-t-il, pour autant, la situation puisque qu’il n’a toujours pas désigné un candidat qui portera les couleurs de Benno ?

Dr Alcaly Diouf : Macky Sall n’est même plus le maître du destin dans son propre camp, en plein désordre de leadership successoral. Le plus judicieux serait qu’il départage ses potentiels candidats par le choix d’un candidat indépendant et apolitique. Car s’il veut assurer sa succession sans que la famille ne se divise, il lui faudrait bien trouver un Directeur général indépendant.  

Source A : Comment voyez-vous le projet de loi visant à réhabiliter Khalifa Sall et Karim Wade ?

Dr Alcaly Diouf : Ma réponse sera interrogative car ce projet est aussi flou que la procédure afférente. C’est-à-dire qu’en sera-t-il des sommes en jeu. Pertes au profit ou au détriment de qui ? Le peuple ou le trésor public sénégalais ?

Propos recueillis par Amadou Dia

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