Une loi visant officiellement à réguler internet vient d’entrer en vigueur en Egypte. Elle concerne les médias appartenant à l’Etat. Une loi similaire avait été adoptée il y a deux semaines pour les médias non étatiques. Dans les deux textes, celui qui publie de « fausses informations » est passible de prison et d’amende. La surveillance des réseaux sociaux est, elle, accrue.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Depuis le rôle joué par Internet dans le soulèvement contre l’ex-président Moubarak en 2011, la Toile est en ligne de mire des gouvernements égyptiens successifs, des Frères musulmans au président al-Sissi.
Une série de lois ont été adoptées pour, officiellement, réguler la Toile. Les deux dernières sont les plus draconiennes. Le site qui publie des informations jugées fausses ou portant atteinte à la paix sociale ou aux valeurs de la société est passible d’une peine de prison et d’une lourde amende pouvant atteindre l’équivalent de huit années de salaire minimum.
Epée de Damoclès
Pour des organisations de défense des droits de l’homme, la définition très floue du délit est considérée comme une épée de Damoclès menaçant tous les médias mais aussi des dizaines de milliers d’internautes.
En effet, il suffit d’avoir un compte suivi par plus de 5 000 personnes pour être considéré comme un média et tomber sous le coup de la loi.
Plus de 500 sites d’informations ou d’ONG sont actuellement bloqués en Egypte, selon l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE), basée au Caire.
Rfi.fr