Les Éthiopiens se pressaient aux urnes ce lundi matin pour un double scrutin historique. Désireux de changer les choses dans un pays confronté à des crises majeures, les électeurs semblent investis dans ces élections nationales deux fois retardées.
« J’ai regardé autour de moi et les gens font la queue. Cela montre que les citoyens sont venus voter et espèrent que ces élections nous mèneront vers un avenir meilleur », dit un homme avant de déposer son bulletin dans l’urne.
Quelque 38 millions d’électeurs sont enregistrés, cependant, beaucoup d’entre eux ne se rendront pas aux urnes, notamment dans les zones touchées par des violences. L’un des principaux dirigeants d’opposition du pays s’est néanmoins lui aussi félicité de la participation dans les grandes villes, tout en restant prudent.
« Je m’attends à ce que ce scrutin, malgré quelques difficultés, s’achève de la bonne façon. C’est ce que nous espérons et c’est ce que nous surveillons de très près. Jusqu’à présent, la participation semble être bonne, les gens sont sortis en grand nombre pour voter, c’est une bonne chose, c’est un bon signe. Mais il est encore tôt. Nous venons juste de commencer. Depuis notre quartier général, nous suivrons l’évolution de chaque bureau de vote et nous aurons une bien meilleure idée ce soir. Nous verrons si ce scrutin est crédible et s’il reflète la volonté du peuple », a réagit Berhanu Nega, leader du parti d’opposition éthiopien Ezema.
L’actuel Premier ministe, Abiy Ahmed, avait promis que ces élections législatives et régionales seraient les plus démocratiques que l’Ethiopie ait jamais connues. Certains veulent réellement y croire.
« Notre peuple attendait ce jour avec impatience. Les précédentes élections étaient antidémocratiques. En terme d’indépendance institutionnelle, en terme de processus, en terme d’accès des médias, nous pouvons dire que ce scrutin est bien meilleur que les précédents. Donc, je peux dire que c’est un jour historique pour notre peuple et pour notre pays », reconnaît Dessalegn Chane, membre d’un parti d’opposition.
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