En trois jours, c’est-à-dire entre jeudi et samedi derniers, la Marine nationale Sénégalaise a intercepté plus de 600 migrants qui cherchaient à braver la Mer en direction de l’Espagne. Dans le lot, des mineurs et des femmes.
Les tentatives de départ depuis le Sénégal se poursuivent. La Marine nationale sénégalaise a indiqué avoir intercepté plus de 600 migrants, 605 précisément, entre le jeudi 28 septembre et le samedi 30 septembre derniers. Ils cherchaient à rejoindre l’archipel espagnol des Canaries à bord de plusieurs embarcations. En effet, la Marine précise qu’un de ses patrouilleurs avait arraisonné samedi deux canots avec 262 passagers, dont 26 femmes et 13 mineurs. Il s’y ajoute que la veille, « deux pirogues avec 272 candidats à l’émigration irrégulière » avaient été interceptées. « Seize femmes et sept enfants se trouvaient parmi les passagers », a précisé la Marine sénégalaise. Jeudi, « le patrouilleur Kédougou a arraisonné une pirogue avec à son bord 71 candidats à l’émigration irrégulière par voie maritime dont 13 mineurs et deux femmes », a-t-elle également indiqué sur les réseaux sociaux.
26 femmes interceptées samedi par la Marine, 16 autres alpaguées vendredi, et les deux premières piquées le jeudi 28 septembre
Il faut dire que les tentatives d’exil de Sénégalais se sont multipliées depuis le début de l’été. Au moins 1 955 personnes ont été stoppées dans leur voyage vers l’Europe depuis le 1er juillet. Le week-end a également été marqué par la tentative de départ d’un bateau de migrants qui s’est finalement échoué au large de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Sur les images de l’incident diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des dizaines de personnes courir dans l’eau depuis la plage pour venir en aide aux naufragés.
13 mineurs stoppés samedi, 7 le vendredi 29, et 13 autres le jeudi
Alors que la Marine sénégalaise multiplie les arraisonnements, les opérations de secours ou de prise en charge de migrants irréguliers se font tout aussi remarquées ces dernières semaines. Il faut préciser aussi que bon nombre des passagers de ces pirogues sont Sénégalais, même s’il y a d’autres nationalités à l’instar des ressortissants Gambiens, Maliens et autres Guinéens.
Sénégal, deuxième hub de départ, derrière le Maroc
On est même tenté de dire que tous les jeunes veulent quitter ce pays. En fait, les Sénégalais sont, derrière les Marocains, l’une des deux principales nationalités des migrants qui ont traversé l’Atlantique au cours du premier semestre de 2023, selon l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex.
En effet, plusieurs départs sont notés ces derniers mois sur nos côtes même si les points d’embarcations peuvent être différents. Lors d’un atelier de formation sur les flux financiers illicites (FFI) issus du trafic de migrants, organisé par l’Institut d’études de sécurité (ISS), à Dakar, les experts ont relevé que le Sénégal est un hub de départ, derrière le Maroc et la Mauritanie. « Le Sénégal représente un point d’embarcation assez important pour se rendre dans Îles Canaries (Espagne). Il vient en deuxième position, derrière le Maroc, plus particulièrement à Dahla, puis la Mauritanie, à travers Nouakchott et Nouadhibou », dira Lucia Bird, Directrice de l’Observatoire des économies illicites en Afrique de l’Ouest.
Migration : Les hommes représentent 95%, les femmes 4% et les enfants, en minorité, 1%
D’ailleurs, selon elle, « la majorité des migrants qui empruntent la route maritime sont des sénégalais et leurs points de départ est Mbour ou Saint-Louis ». Viennent ensuite les Maliens et les Gambiens qui embarquent également depuis le Sénégal ou la Mauritanie. Mieux, selon les données fournies par l’Organisation internationale pour la Migration (OIM), les principales nationalités des migrants embarqués depuis les côtés du Sénégal sont d’abord sénégalaises, puis gambiennes et ensuite maliennes. Les hommes représentent 95%, les femmes 4% et les enfants, en minorité, 1%.
Actusen.sn
