Après 5 ans de détention préventive, le technicien supérieur en commerce international, Adama Ndiaye, a enfin fait face au juge de la chambre correctionnelle de Dakar. Il répondait des faits d’homicide involontaire commis sur son ami Papis Ndiaye. En effet, il ressort de l’ordonnance de renvoi qu’à l’époque des faits, en août 2018, le défunt Papis Ndiaye avait, au cours d’une nuit, appelé au téléphone ses amis à savoir Adama Ndiaye et Samba Ndiaye pour leur demander d’aller prendre ensemble quelques verres au bar dénommé « Chez Mendy » sis à Ouakam.
Ayant tous picolé, le trio a été sommé de quitter le bar puisqu’il ne cessait de perturbait. C’est sur ces entrefaites qu’il s’est battu avec le vigile des lieux parce qu’ils ont refusé d’obtempérer. Toutefois, après qu’ils soient rentrés ivres dans leur appartement, Samba Ndiaye est parti se coucher au moment où Papis Ndiaye se rendait sur la terrasse de leur immeuble. Hélas, ce dernier a fait une chute depuis le troisième étage où il se trouvait. Sur le coup, il décède.
Malchanceux, Adama Ndiaye a été aperçu torse nu par des témoins là où son ami a trouvé la mort. Ce qui a fait de lui le suspect principal. Arrêté et inculpé, il a depuis l’instruction réfuté avoir tué Papis Ndiaye. «Je n’ai jamais poussé mon ami du haut de cette terrasse. J’avoue qu’on était tous ivres mais je me rappelle parfaitement de tous qui s’est passé. Papis m’avait juste demandé de lui apporter un seau d’eau à la terrasse. Ce que j’ai fait et après je suis descendu dans ma chambre pour dormir. J’ignore comment il est tombé de l’étage. Peut-être il a l’a trébuché vue que il n y’a pas de balustrade au niveau du balcon», a expliqué Adama Ndiaye qui dit être peiné de la mort de Papis. Qui, selon lui était son ami malgré leur différend.
Cependant, un de ses voisins qui a été entendu à la barre en qualité de témoin l’a mouillé. D’après ce dernier, la nuit des faits, il a aperçu Adama Ndiaye qui se disputait sur la terrasse avec le défunt aux environs de 5 heures du matin. Malgré ce témoignage accablant, le procureur a requis l’application de la loi pénale contre lui. Son avocat a, pour sa part, indiqué qu’il a déjà payé pour un crime qu’il n’a pas commis puisqu’il a passé 4 ans en prison.
«Aucun élément de la scène du crime ne peut attester sa culpabilité. Le défunt était ivre et il pouvait évidemment trébucher et chuter. Il a perdu des années de sa vie en prison», a renseigné le conseil qui a demandé sa relaxe. Heureusement pour lui, le tribunal l’a suivi dans sa requête en relaxant son client au bénéfice du doute.
Adja Khoudia THIAM (Acttusen.sn)
