ACTUSEN
A LA UNENewsSociété

Escroquerie et charlatanisme : Yaya Cissé gruge 5 millions de F Cfa à trois personnes et condamné à 6 mois ferme

Le charlatan Yaya Cissé a écopé, hier, d’une peine ferme de 6 mois. Il est reconnu coupable des faits d’escroquerie et de charlatanisme par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar où il comparaissait. Quant à son coprévenu Abou Samba Sow, il a été relaxé.

Les sieurs Yaya Cissé et Abou Samba Sow ont été appelés, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar. Ils répondaient, respectivement, des faits d’escroquerie et de charlatanisme et de complicité de ces chefs. Ils ont été attraits par trois parties civiles, en l’occurrence Niokhor Thiam, Mamadou Sarr et Ousmane Ngom. Le trio a déclaré à la barre avoir donné diverses sommes d’argent à Yaya Cissé qu’ils accusent les avoir hypnotisés.

Pour le premier nommé, il soutient lui avoir remis la somme de 3.000.000 de francs. «Yaya est venu chez moi et au cours de notre conversation, il devait me formuler des prières. Il m’a donné en premier des bains mystiques avant de me demander de faire des offrandes. Il m’a hypnotisé lorsqu’il m’a demandé les noms de mes parents», argue-t-il.

Quant à l’autre plaignant Mamadou Sarr, il informe non seulement avoir remis la somme de 1.500.000 francs à Yaya Cissé mais que celui-ci l’a menacé de mort quand il lui a réclamé son argent. «Quand il m’a remis de la poudre pour des bains, j’ai perdu toute lucidité. Par ailleurs, quand je lui ai révélé que rien de tout ce qu’il m’avait promis ne s’était réalisé, il m’a menacé de me jeter un sort».

S’agissant de Ousmane Ngom, il a embouché la même trompette pour déclarer avoir déboursé diverses sommes d’argent, estimées à 500.000 francs qu’il a remis au charlatan Yaya Cissé.

Premier à être interrogé sur les faits de complicité d’escroquerie et de charlatanisme pour lesquels il est poursuivi, le berger Abou Samba Sow s’en est lavé les mains. «Je ne fais que lui préparer le thé et rien de plus. À part ça, il m’envoie juste pour ses commissions», conteste-t-il.

Prévenu principal dans cette affaire, Yaya Cissé, né en 1995, a également contesté les faits d’escroquerie et de charlatanisme. «J’ai conduit Ousmane Ngom dans la forêt pour lui faire prendre un bain parce qu’il m’avait confié qu’il était atteint mystiquement. Après cela, il m’a demandé de lui confectionner des amulettes. J’avoue qu’il m’a donné 500.000 francs pour que je puisse le soigner. Ce n’est pas parce qu’il a pris les bains que je lui ai prodigués qu’il a perdu sa raison. L’argent qu’il m’a donné, c’est un paiement pour le service que je lui ai rendu», se défend le résident de Khaar Yalla.

S’agissant des deux autres, ils reconnaissent avoir reçu d’eux des sommes d’argent pour leur faire des prières afin qu’ils obtiennent des visas d’Europe. «Je leur ai aussi donné des bains. Mon coprévenu, Abdou Samba Sow sait que je suis marabout. Je soigne beaucoup de maladies et pour cela, j’utilise des poudres et des plantes médicinales. J’ai appris ce métier dans le Boundou. J’ai fait des offrandes avec tout cet argent qu’ils m’ont remis. Une fois que je sortirai de prison, je leur paierai leur argent parce que je vais vendre mon véhicule 407».

Les déclarations de Yaya Cissé n’ont guère convaincu le maître des poursuites. Car celui-ci, à la suite des plaignants qui ont réclamé le remboursement de leur argent versé au prévenu, a requis contre ce dernier une peine ferme de deux ans.

«Yaya a ouvertement dit qu’il s’activait dans le charlatanisme. De ce fait, il leur a fait de l’art divinatoire et leur a donné des talismans et des bains mystiques. En sus, il leur a dit qu’il était en mesure de leur faire obtenir des visas en leur faisant des prières et leur recommandant des aumônes. Il a mis en place une mise en scène qui a convaincu les plaignants. Ce sont des faits graves. Il ne s’est pas amendé et il compte réitérer s’il sort de ce tribunal», peste le parquetier.

S’agissant de Abdou Samba Sow, il a requis sa relaxe. «Abdou Samba Sow, depuis l’enquête jusqu’à la barre vous dit qu’il lui fait le thé et ses commissions. Ce qui a été corroboré par les plaignants. Le ministère public ne peut pas le retenir dans les liens de la prévention. Ce qui fait qu’il demande sa relaxe».

Assurant la défense du prévenu Yaya Cissé, Me Idrissa Cissé a sollicité une application bienveillante de la loi pénale. Le tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, a relaxé Abou Samba Sow avant de reconnaître coupable Yaya Cissé des faits pour lesquels il comparaissait. Pour la répression, il a été condamné à une peine de 2ans dont 6 mois ferme et au paiement des sommes réclamées par les parties civiles.

Adja K. THIAM (Actusen.sn)

Leave a Comment