En effet, il s’est rendu compte que les terrains appartenaient à d’autres personnes. À cet effet, il a demandé la restitution de son argent et Omar Kâ daigne rembourser. Ainsi, Lamine a porté l’affaire en justice. Appréhendé, le sieur a fait face aux agents enquêteurs. Mais le mis en cause atteste une mauvaise foi notoire et refuse toute médiation de remboursement. Au regard des faits, il a été placé sous mandat de dépôt. Présenté aux magistrats du tribunal des flagrants délits de Dakar après quelques jours de détention préventive, le prévenu campe sur sa position. D’emblée il nie tous les chefs d’accusation et plaide non coupable. Selon lui, c’est un certain Mama Bâ qui a vendu les terrains et il servait juste d’intermédiaire. Pourtant celui-ci a signé des décharges attestant qu’il a reçu l’argent de la partie civile.
«Je n’ai pas fait les bancs, j’ignorais complètement le contenu des documents», se défend-il. Cet argument ne convainc point le conseil de la défense qui demande de maintenir le prévenu dans les liens de la détention et le condamner à payer à la partie civile la somme de 12.000.000 de francs Cfa. Il estime «que dans sa façon de s’adresser au parquet, Omar Kâ ne s’y connait pas trop en matière foncière. Mais c’est sa mauvaise foi qui pose problème. Et jusqu’à preuve du contraire c’est lui qui a vendu les terrains. Un acte de cession de peine à été remis. Il se dit avoir été trompé par un certain Mama Bâ», renseigne la robe noire qui ajoute : «Malheureusement le contrainte par corps ne pourra pas être appliquée parce qu’il est très âgé». Le parquet pour sa part a requis de Omar Kâ coupable et de le condamner à une peine ferme de deux ans.
Toutefois, la défense plaide coupable et sollicite la clémence du tribunal. Me Aïssata Bâ explique que la ligne de défense du prévenu n’est pas de nier avoir vendu les terrains mais d’avoir revendu à d’autres personnes. «Ils nous avait fait comprendre qu’il a reçu l’argent. Cependant, il n’a pas reçu l’argent de l’indemnisation. Il s’entête et se considère comme propriétaire des terrains», dit l’avocate qui assure que la famille s’est engagée à désintéresser la partie civile. Cette dernière n’a pas eu de cause. En effet, le juge a condamné Kâ à une peine d’emprisonnement de deux mois. Et ordonne d’allouer les sommes de 8 millions 500 et 3 millions 500 à la partie civile.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)