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Escroquerie portant sur plus de 7 millions de F Cfa : un imam à Rufisque traduit en justice

Cheikh Abdou Khadr Dieylani Demba et Abdou Aziz Sy ont été présentés au juge du tribunal des flagrants délits. Interpellés le 30 Août pour les chefs d’escroquerie d’une valeur de 7,2 millions, les deux acolytes s’envoient la balle devant le parquet. Si le premier nommé accuse l’imam d’avoir falsifié sa signature pour vendre son héritage, le second affirme n’avoir sorti que des autorisations de lotir.

Cheikh Abdou Khadr Dieylani Demba et Abdou Aziz Sy s’entraînent mutuellement dans des boulets. Les deux acolytes ont déjà eu maille à partir avec la justice en 2020. Le second nommé a été d’ailleurs condamné lors d’un litige foncier. À 72 ans, domicilié à Rufisque, Abdou Aziz Sy est attrait à la barre du tribunal des flagrants délits pour les chefs d’escroquerie d’une valeur de 7,2 millions. Les faits remontent à 2017. Le plaignant, Mamadou Lô, qui voulait des terrains, a été présenté à l’imam par ailleurs gestionnaire de l’héritage foncier de la famille Demba. Suite aux paperasses, le sieur Sy lui a légué deux parcelles au lotissement Amadou Demba. Quelques années plus tard, alors que Mamadou entamait les constructions un litige est présenté. Cheikh Abdou Khadr Dieylani Demba qui est l’héritier direct est accusé d’avoir vendu à une autre personne les mêmes terrains qui ont déjà été légués à Lô. Au regard de ces dénonciations, les deux mis en cause ont été écroués le 30 Août 2023.

Présenté au juge, A.A. Sy conteste toutes les accusations faites à son encontre. Devant le parquet, il reconnaît juste avoir reçu 300 000 FCFA pour l’extrait de plan. Pour lui, Cheikh Abdou Khadr Dieylani est derrière toute cette mascarade. Il a signé l’acte de vente et tous les papiers administratifs. « Aujourd’hui, il veut  désigner pour responsable ce qui est totalement faux. Je ne manque de rien. Je suis chef de service en retraite et l’imam de la mosquée la plus grande de Rufisque. Les 7 millions sont avec Dieylani. J’ai les décharges. Il a vendu à ma nièce et à plusieurs personnes sans problème. Leur père m’a délégué tous les documents administratifs de la famille. À chaque fois qu’il veut vendre, c’est moi qui sors l’autorisation de lotir », se défend-t-il.

En revanche, Dieylani balaie d’un revers de main les propos de l’imam. Selon lui, c’est comme en 2020, lorsque Demba a utilisé son nom pour faire ses magouilles :  » Je n’ai pas délégué le vieux pour la vente des parcelles. Je n’ai jamais proposé un terrain à Mouhamed Lo. J’ai vendu un terrain à Massamba Lô mais pas à Mouhamed et Seynabou Lô. Les signatures n’émanent pas de moi. C’est lui qui a volé ma signature », rétorque-t-il. La partie civile dément les déclarations de Dieylani. À titre informatif, il indique que lorsque qu’il y a eu problème, il a pris l’engagement de nous rembourser avec des terrains à Kounoune. « Quand il y a eu problème, le vieux l’a appelé;  Il a dit qu’il était à Diourbel. Il m’a accompagné par la suite pour me présenter d’autres terrains au lotissement Amadou Demba », ajoute-t-il.

L’avocat de la partie civile qui réclame la somme de 10 millions pour toutes causes et préjudices confondus regrette la mauvaise foi de Dieylani qui tente coûte que coûte de faire porter le chapeau à Abdou Aziz. Il conteste avoir vendu les terrains mais il n’a jusque-là apporté aucune preuve de ce qu’il avance. À chaque fois qu’on lui pose une question, il monte sur ses grands chevaux. Ça se comprend parce qu’il n’a pas d’explication. Donc, poursuit la robe noire, il est clair qu’il (Dieylani) est bien coupable.

La défense pour les intérêts de Abdou Aziz sollicite la relaxe de son client. Elle approuve que son client soit victime d’une malchance d’être le canal de transmission entre la partie civile et Dieylani. Il a 72 ans aujourd’hui, ça étonnerait qu’il entre dans des magouilles comme ça. Me Diallo pour le compte de Abdou Khadr Dieylani Demba crache son venin sur le second prévenu. « Un imam ne doit pas mentir et il l’a fait. C’est un escroc, il ne doit même plus garder ce statut. Mon client ne tente pas de dissiper sa culpabilité, il n’a fait que relater ce qui s’est vraiment passé. On est en présence d’une partie civile qui est de mauvaise foi. Elle n’a pas dit toute la vérité. C’est la deuxième fois qu’il comparaît ici à cause du sieur Sy », indique l’avocat. Délibéré le 27 septembre.

Aïssatou TALL (Actusen.sn)

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