Des centaines de milliers de Catalans ont manifesté lundi 11 septembre à Barcelone pour revendiquer l’indépendance de leur région.
Sur toutes les télévisions, grâce aux prises de vue aérienne, on peut voir une gigantesque croix humaine le long du Paseo de Gracia et de la rue Arago. Pour les organisateurs séparatistes, cette croix symbolise l’unité des Catalans souhaitant ardemment la tenue d’un référendum d’autodétermination, le 1er octobre et, si possible l’indépendance ensuite.
A l’occasion de ce 11 septembre, fête nationale de la Catalogne, il y a beaucoup de couleurs, le rouge et le jaune du drapeau régional, le jaune fluo des tee-shirts que portent tous les manifestants. Il règne aussi un esprit festif, familial, et pacifique, l’immense majorité affirme que leur volonté de se séparer de l’Espagne est démocratique, qu’elle vient d’en bas, du peuple, et que l’Etat espagnol ne pourra rien faire contre cela.
« Parce que c’est la Catalogne et parce que nous sommes Catalans. Nous voulons décider de notre sort, donner notre opinion » explique Montse, venue avec sa fille. Dans son entourage, beaucoup de familles, de groupes d’amis, tous arborant un « oui », écrit en plusieurs langues, sur leurs tee-shirts. Sous entendu : un oui à l’indépendance.
Tous les secteurs de la société sont représentés, tous les âges aussi. Lluis, 82 ans dit vivre un moment historique. « Je ressens une émotion profonde, énorme, unique. C’est un moment sensationnel, magique ! »
17h14
Il y a aussi de la ferveur et de la foi, face à ce que les manifestants dénomment « la répression imposée par Madrid ». A 17h14 précisément, la clameur s’est faite collective et unanime. 17h14, pour 1714, année durant laquelle les troupes venues de Madrid avaient écrasé la ville de Barcelone. 300 ans après, ces manifestants rêvent de changer le cours de l’histoire.
Car beaucoup veulent croire que le référendum aura lieu dans toutes les municipalités de la Catalogne, mais ils savent que cela sera difficile. Des grandes villes comme Barcelone s’y opposent. Jordi, informaticien, sent de la rage : « Nous n’avons jamais appartenu à l’Espagne. Ceux de Madrid nous ont soumis en 1714. La Catalogne alors existait comme telle, pas l’Espagne ! »
La mobilisation a été un succès. Le chef nationaliste de l’exécutif catalan, Carles Puiddemon l’a dit : on ne peut pas arrêter un peuple aussi mobilisé. Mais à Madrid, on n’est pas de cet avis…
Avec RFI