Le chef d’état-major interarmées aux États-Unis s’excuse d’avoir accompagné le président devant l’église St. John après l’évacuation de manifestants pacifiques par les forces de l’ordre au début de la semaine dernière. La déclaration du général Mark Milley intervient alors que sur son fil Twitter le président se félicite justement de l’action de la garde nationale contre les manifestants.
« Je n’aurais pas dû être là. Ma présence à cet endroit, à cet instant, dans cet environnement, a créé la perception que les militaires sont impliqués dans la politique nationale. C’était une erreur, mais j’en ai tiré des leçons. Et j’espère sincèrement que nous pouvons tous en tirer des leçons. », a déclaré le général Mark Milley, lors d’un discours aux jeunes diplômés de l’université de la Défense nationale.
« Nous qui portons l’uniforme de notre pays venons du peuple de cette nation, a-t-il poursuivi.. Et nous devons chérir précieusement le principe d’une force militaire apolitique, qui est si profondément enracinée dans l’essence de notre république. Et ce n’est pas facile. Cela prend du temps, du travail et des efforts. Mais c’est peut-être la chose la plus importante que chacun d’entre nous doit faire chaque jour. »
Cette remarque du chef d’état-major interarmées n’est pas la seule qui risque d’irriter le président Trump. « Nous devrions tous être fiers du fait que la vaste majorité des manifestations ont été pacifiques », a notamment ajouté le conseiller militaire de Donald Trump.
Un contre-pied direct au récit que tente d’imposer le président, qui évoque constamment le chaos et les émeutes causés par la mort de George Floyd. Cette distanciation vis-à-vis du commandant en chef de l’armée américaine est sans précédent. Et cette déclaration montre une fois de plus l’explosion des normes sous la présidence Trump.