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Éthiopie: Addis-Abeba rejette les alertes de l’ONU sur la famine dans le Tigré

La famine dans la région en guerre du Tigré est en voie de se propager à d’autres provinces éthiopiennes, a averti, mardi 15 juin, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations unies lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité. Selon Mark Lowcock, la famine menacerait maintenant près de 2,5 millions d’Éthiopiens. Des alertes rejetées et dénoncées par l’ambassadeur d’Éthiopie à l’ONU.

L’ambassadeur éthiopien à l’ONU, Taye Atske Selassie Amde, s’est plaint à la sortie de la réunion que le Conseil de sécurité débatte de la situation au Tigré, qui n’est pas à son agenda, et qui relèverait, selon Addis-Abeba, d’un sujet de politique intérieure avant tout. Il réfute aussi les chiffres de malnutrition avancés par les agences onusiennes. « Nous sommes en désaccord catégorique avec cette évaluation » de l’ONU sur la famine, a-t-il dit à des journalistes, en estimant que les données recueillies par l’Organisation et les ONG ne l’ont pas été « de manière transparente et inclusive ».

Depuis plusieurs semaines Mark Lowcock met en garde tant le Conseil de sécurité que le grand public : 350 000 personnes ont déjà sombré dans la famine au Tigré. Deux millions d’autres, au Tigré, dans l’Afar et dans l’Amhara, seraient maintenant menacées à leur tour. « Une famine créée par l’homme », c’est ce qu’a déploré l’ambassadrice britannique à l’ONU, Barbara Woodward, devant un Conseil qui n’arrive pas à s’unir pour faire une déclaration commune.

Sept mois après l’offensive lancée par le Premier ministre, on est loin de l’opération rapide qu’avait promis Abiy Ahmed en envoyant l’armée fédérale au Tigré pour mater les rebelles. Une majorité au Conseil s’inquiète des combats qui persistent et du recours quasi systématique au viol.

Rfi.fr

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