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Faty Ba sauvagement tabassée par un gendarme à Ribot Escale (Koungheul) : sa famille va saisir le Proc’

Source A a été reçu, avant-hier jeudi, dans une clinique de la place où Faty Ba, 20 ans, est internée après avoir été victime de violences par, selon sa famille, un gendarme, nommé Ndiaye. C’est dans la Brigade de Ribot Escale, dans le département de Koungheul, samedi dernier, que la jeune fille de 20 ans a été sévèrement bastonnée et arrosée par les urines de son bourreau, d’après sa famille. Laquelle a décidé de s’attacher les services du procureur de la République, pour porter plainte contre le pandore. Avant-hier, l’oncle de la victime, Walele Ba, nous a fait un témoignage que nous vous transmettons :     

«C’était le samedi 03 septembre quand Faty Ba, 20 ans, et son fiancé Kalidou Sow, 40 ans, étaient au marché hebdomadaire de Touba Ali. Le couple qui était en train d’acheter de l’eau pour boire a reçu la visite d’un gendarme, nommé Ndiaye. Celui-ci s’est d’abord ouvert à ma nièce pour lui demander ce qu’elle faisait sur les lieux avant de s’en prendre à son fiancé, Kalidou Sow qui lui avait retourné la question. C’est ainsi qu’ils se sont battus avant que le gendarme ne lui place les menottes pour le conduire à la Brigade de Ribot Escale, à quelques km de Touba Ali. Quelques heures plus tard, il est revenu pour signaler la disparition de Kalidou dans leurs locaux et de son arme à lui. C’est ainsi qu’il s’en est pris à ma nièce, Faty, à qui il a demandé de sortir son arme et de lui donner l’adresse de son fiancé. Alors que ma nièce n’en savait rien, le gendarme a commencé à lui donner des coups devant tout le monde. Et c’est là que démarre l’horreur.

Après s’être battu avec Kalidou Sow, fiancé de Faty Ba et après lui avoir placé les menottes, le gendarme a demandé à la fille de lui montrer son arme. C’est là que démarre l’horreur’’

Devant le refus de ma nièce d’obéir à ses exigences, le gendarme Ndiaye s’est résolu à la conduire à la brigade de Ribot Escale où elle a été victime de violences. D’abord, le gendarme l’a complètement déshabillée pour voir si elle n’avait pas de gris-gris sur elle. Ensuite, il l’a tabassée et insultée. Il a fini par la bousculer contre le mur. Et elle s’en est sortie avec une fracture au niveau de son cou. Le pire est qu’il est sorti pour revenir avec un pot rempli d’urine pour l’arroser. Ce n’est que plus tard que son collègue gendarme, Thiam, est venu pour lui dire d’arrêter. C’était dans la nuit du samedi. C’est finalement le dimanche 04 septembre que la Brigade nous a téléphoné pour nous dire de venir chercher notre fille. Nous l’avons trouvée dans un piteux état. Personne ne savait à quoi elle ressemblait. Les images sont là avec nous, dans nos téléphones. Elle ne pouvait ni marcher, ni communiquer. Que des blessures sur son corps !

C’est ainsi que nous avons décidé de venir à Dakar pour la soigner. Ici, nous avons d’abord été à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand-Yoff où les médecins ont effectué une radio avant de nous prescrire une ordonnance et une incapacité temporaire de travail (Itt).

‘’C’est finalement le dimanche 04 septembre que la Brigade nous a téléphoné pour nous dire de venir chercher notre fille. Nous l’avons trouvée dans un piteux état. Personne ne savait à quoi elle ressemblait. Les images sont là avec nous, dans nos téléphones. Elle ne pouvait ni marcher, ni communiquer. Que des blessures sur son corps !’’

Dans la foulée, une ambulance de la Gendarmerie nationale est venue nous chercher. L’infirmier et le gendarme à bord nous ont signalé qu’ils étaient venus sous les ordres du Général Moussa Fall. Auparavant, nous avions pris le soin d’alerter Gabrielle Kane et je crois que c’est elle qui en a informé le Général Moussa Fall. L’ambulance nous a conduits à l’hôpital Principal où Faty Ba a fait une radio et un scanner. Mais les médecins n’ont pas communiqué sur les résultats. Aucune information ne nous a été transmise.

‘’Faty Ba souffre encore. Elle ne peut ni parler, ni manger. Elle ne fait que boire, des gorgées d’eau ou du jus si elle arrive à le faire’’

Par la suite, le Général Moussa Fall nous a proposé d’ouvrir une enquête. Pour cela, ses services vont nous recevoir et nous entendre. Mais la victime souffre encore. Elle ne peut ni parler, ni manger. Elle ne fait que boire, des gorgées d’eau ou du jus si elle arrive à le faire. C’est pourquoi, nous avons décidé de venir dans cette clinique, aujourd’hui (jeudi) où elle est retenue. Elle a même fait une radio et nous avons les résultats. Elle a bénéficié d’un collier cervical et sa santé s’améliore petit à petit même si elle n’arrive pas encore à manger ni à se tenir sur ses jambes.

Une ambulance de la Gendarmerie nationale est venue nous chercher. L’infirmier et le gendarme à bord nous ont signalé qu’ils étaient venus sous les ordres du Général Moussa Fall. Auparavant, nous avions pris le soin d’alerter Gabrielle Kane et je crois que c’est elle qui en a informé le Général Moussa Fall

Quant à nous, nous sommes des éleveurs. Nous venons du Ranch Dolly. Faty Ba a été victime d’une violence inouïe alors qu’elle n’a rien fait. Elle ne sait ni lire ni écrire, c’est une personne qui habite dans la brousse. Elle ne fait que cuisiner et s’apprêtait à épouser Kalidou Sow. D’ailleurs, ce dernier aussi m’a raconté ce que le gendarme lui a fait. Mais c’est tellement inhumain que je préfère ne pas raconter ça. Il n’y a que lui qui peut vous le dire. Et nous voulons qu’on rende justice.» D’ailleurs, d’après les indiscrétions parvenues à SourceA, la famille de Faty Ba a finalement commis un avocat pour porter plainte, auprès du procureur de la République, contre le pandore incriminé.

Propos recueillis par Amadou Dia

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