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Fête de Korité : Quand financer sa copine devient source de conflits dans les couples

La fête de la Korité constitue, au Sénégal, un moment de joie et de communion au sein la commune musulmane. Mais elle est aussi synonyme de problèmes dans les couples. Pendant la fête, certains ne s’entendent plus jusqu’à provoquer des disputes. Les femmes aiment se faire belles,  surtout pour cette occasion, où elles ne lésinent pas sur les moyens pour faire plaisir à leurs copains. Mais inutile de compter sur certains hommes qui, pour rien au monde, ne veulent sortir un franc.

Radinisme ou réalisme ? Actusen, dans le cadre ses reportages sociétaux, tente de creuser l’abcès en cette  veille de la fête d’Ail El Fitr.

 

Veille de l’Aid el fitr. Il ne reste quelques heures pour qu’on démarre les festivités. La capitale s’est, déjà, mise en mode Korité. Chacun s’y est mis. Les marchés sont pleins à craquer. Comme ici aux Hlm, difficile de marcher à l’aise tellement qu’il y a du monde. Sous une tente se trouve Fatoumata Touré. Rien n’a changé chez elle, même pas pour la fête. En effet, la jeune femme ne s’est pas tressée et donne l’impression d’être en colère. Moulée dans un pantalon jean rehaussé par un débardeur, cette taille fine de teint claire dit ne pas sentir l’ambiance de la vielle de fête. « Vous me voyez, je ne suis pas coiffée, pas de manucure, ni de pédicure. Rien du tout, mes tresses datent de deux semaines », lance-t-elle. Pour comprendre les raisons, Mlle Touré s’explique : « Mon copain ne m’a rien donné pour les dépenses de la fête. Je n’ai cousu qu’une seule robe, même pas un gagny lah mais un tissu avec mon propre argent. Ce n’est pas croyable», ajoute-t-elle, au bord d’une crise des nerfs.

«Mon copain est pingre et n’accepte pas de donner de l’argent. »

 

Loin de se résigner dans une telle déconvenue, cette femme entend laver ‘’l‘affront’’. Que va-telle faire ? « Il (son copain) va m’entendre. C’est sur qu’on va se disputer parce que je ne peux pas tolérer ça. Il est pingre et n’accepte pas de donner de l’argent. Même la fête ne le fait pas réfléchir », peste-t-elle. Pour elle, faire plaisir à sa copine en pareille circonstance, relève de la jugeote. « Il doit savoir que c’est la fête et je dois me faire belle. Je ne suis pas obligée de lui rappeler cela », dit-elle.

 

« Pour ne pas mettre la main à la poche,  ils diminuent les appels à l’avance. »

A l’approche des événements, certains hommes trouvent, toujours, des astuces pour fuir leur responsabilité. Et ils ne maquent d’ingéniosité. Fatoumata semble détenir une des pièces du puzzle. « Pour ne pas mettre la main à la poche,  ils diminuent les appels à l’avance. Ils disent qu’ils n’ont pas de crédit et que les temps sont durs pour que tu te sentes mal et pour que tu évites de leur demander quoi que ce soit pour la fête » raconte-t-elle. Aussitôt le bus qu’elle attendait arrivé, elle prend congé de nous.

 

Un peu loin, une dizaine de personnes regroupées sous un hangar. Il y  a des femmes, des jeunes filles et hommes. Sur cette place en face du goudron,  on fait des tatouages pour les sourcils, les mains et les pieds ou toutes autres parties du corps à ta convenance. Il concerne  toutes les bourses. Ici, ce sont les hommes qui font le travail. Trop occupés par les nombreuses clientes qui attendent, ils n’ont pas eu le temps de s’adresser à nous.

 

« Gooryi sonou nagnou. Les filles exigent trop.»

 

Un peu plus loin, Ibrahima Tall tient une boutique de tissus. Lui, s’est déjà rasé la tête. Teint noir, grande taille, il se défoule sur les filles qui, selon lui, profitent des fêtes pour soutirer de l’argent aux hommes. Agé de 25 ans, il dit avoir vécu plusieurs relations amoureuses.  «Je sais de quoi je parle », lâche-t-il. « Gooryi sonou nagnou(Les hommes sont fatigués). Les filles exigent trop. Ce n’est pas forcé de prendre en charge les dépenses de fête de ta copine. On le fait par plaisir mais à l’impossible, nul n’est tenu », indique-t-il.

Pour Ibrahima, un copain n’est pas ton père pour subvenir à tous tes besoins. «Il peut faire de son possible.  Mais pas tout parce que qu’il a des sœurs peut-être, et tu n’en es pas une. A plus forte raison sa femme. Donc les filles n’ont qu’à se calmer », suggère-t-il

En revanche,  il a fait un effort en remettant « 30000 FC » fa à sa copine. «C’est ce que je peux lui offrir.  Si ça ne lui suffit pas, ce n’est pas mon problème. Une relation est basée sur des sentiments, pas sur l’argent », sermonne-t-il.

 

«Les filles font tout pour mettre le grappin sur un homme qui va prendre en charge leurs dépenses ».

 

Sur la route, on croise Alassana Touré.  Vêtu d’un pantalon super cent et d’une chemise, cet enseignant de profession, rentre chez lui. Toutefois, il nous accorde un peu de son temps pour donner son avis, sur la question. Et la sentence contre la gent féminine est sans appel. «Les filles, d’aujourd’hui, ne font que tisser des relations par intérêt. Même si une fille ne fréquente pas des hommes, en temps normale,  à l’approche des fêtes,  elle accepte les avancent des hommes pour se faire belle le jour-J en portant un beau Bazin, des cheveux naturelles et des bijoux », confie-t-il.

 

Pour lui, « les filles font tout pour mettre le grappin sur un homme qui va prendre en charge leurs dépenses ».

Les filles ont perdu le sens du vrai amour, d’après lui. Car, l’argent ne doit pas être le soubassement d’une relation mais l’amour, dit-il.

« En réalité, tu ne sais pas si elle t’aime pour ta poche ou quoi.  Vous avez tout le temps des problèmes mais en période de fête, tout se passe bien.   Mais après bonjour, les dégâts », déplore Alassana.

 

Nanti d’une grande expérience de la vie,  cet enseignant dit avoir pris «conscience maintenant », du jeu de dupe des filles. «On ne profite plus de nous, les hommes ne sont plus des idiots. Ce sont eux qui provoquent les problèmes maintenant pour ne pas dépenser tous son argent pour une fille qui peut-être ne t’aime pas d’un amour sincère », explique-t-il.

 

« Je n’attends rien de personne»

 

Contrairement à nos précédents interlocuteurs, cette jeune fille ne jette pas la faute sur les hommes. Pour elle, la conjoncture économique justifie cette situation. Bien sapée dans un ensemble taille basse, elle dit ne pas dépendre des hommes pour être sur son 31. Seulement, cette année est particulière. « Je n’attends rien de personne. Sauf que cette année, il n’ya pas d’argent. Le pays est dur. Les billes de FCfa se font rares », soutient Fatou Bintou.

Avant d’ajouter : «Je n’ai pas pu coudre un habit. Je n’ai pas de chaussure, ni de greffages parce que je suis à sec ».

 

«Ma fiancée ne m’a jamais demandé de l’argent alors qu’on est en relation depuis six ou sept ans »

 

Cet étudiant en géographie, lui, considère que c’est moins une de conjoncture qu’une question d’éducation. Préférant garder l’anonymat, il affirme, aussi incroyable que cela puisse paraître,  que sa copine ne lui a jamais demandé un franc. «Je n’ai pas vécu ça. A l’occasion d’aucune fête, ma fiancée ne m’a demandé de l’argent alors qu’on est en relation depuis six ou sept ans »,  indique-t-il.

« Nous sommes chrétiens et notre couple ne connait pas ça. Elle a juste besoin de mon amour. Toutefois, je lui fait des petits cadeaux de temps à temps », poursuit-il.

Pour notre interlocuteur, il faut se contenter de ce que l’on a et ne pas se permettre de « quémander » de l’argent à son copain.  . « Je n’ai pas les moyens, je suis un étudiant. Depuis le départ, j’ai été clair je tout dit sur ma situation. C’est une question d’éducation. Et je reconnais que j’ai eu la chance d’avoir une copine bien éduquée »…

Aissata Bathily(Actusen.com)

 

1 comment

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