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France: une enquête ouverte suite à la disparition du président d’Interpol

Une enquête pour disparition a été ouverte en France concernant Meng Hongwei, le président chinois de l’organisation internationale Interpol, basée à Lyon. Sa famille n’a plus de nouvelles depuis son départ vers la Chine fin septembre, a-t-on appris ce vendredi 5 octobre, et selon un quotidien Hong-Kongais, il aurait été « emmené » par les autorités chinoises pour répondre à des questions.  Paris «s’interroge» sur la «disparition inquiétante» du président d’Interpol et se dit «préoccupé par les menaces» contre sa femme.

Le président d’Interpol porté disparu, et ce n’est pas un scénario de film policier… Meng Hongwei a bien disparu. Il a quitté le siège de l’organisation internationale de police criminelle basée à Lyon en France pour rejoindre la Chine fin septembre. Depuis, sa famille n’a plus de nouvelle. Une enquête a été ouverte en France sur cet homme politique chinois qui avait perdu visiblement quelques-uns de ses soutiens au sein du pouvoir chinois, rapporte notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde.

Sa famille est sans nouvelles depuis le 25 septembre. Son épouse a signalé sa disparition aux autorités françaises en faisant part de son inquiétude, a expliqué une source proche du dossier. Une enquête a été ouverte à Lyon, siège mondial de l’organisation internationale de coopération policière.

Un quotidien de Hong Kong affirme qu’il serait détenu par les autorités chinoises

Avant d’être élu fin 2016 à la tête d’Interpol, en remplacement de la Française Mireille Ballestrazzi, Meng Hongwei exerçait en Chine comme vice-ministre de la Sécurité publique. C’était un poids lourd du Parti communiste chinois.

Selon le quotidien Hong-Kongais South China Morning Post, qui cite une source non identifiée, Meng Hongwei aurait été pris en charge par les autorités chinoises. Le quotidien affirme qu’il aurait été « emmené » pour répondre à des questions des autorités « dès son atterrissage en Chine » la semaine dernière, pour des motifs encore flous.

Paris «s’interroge» sur cette disparition

« La France s’interroge sur la situation du président d’Interpol », Hongwei Meng, dont la famille est sans nouvelles depuis le 25 septembre, et est « préoccupée par les menaces dont son épouse a fait l’objet », indique le ministère, qui précise qu’« un dispositif policier adapté était mis en place pour garantir (sa) sécurité ».

Meng Hongwei n’était plus en odeur de sainteté

Voilà déjà plusieurs mois que Meng Hongwei n’était plus en odeur de sainteté au sein du Parti communiste chinois, et pour cause : si M.Meng figure toujours sur le site du ministère chinois de la Sécurité publique en tant que vice-ministre, il a perdu sa place au sein du puissant comité du parti chargé de superviser son ministère, autant dire le début de la fin dans un système où les responsables communistes sont jugés hors du cadre judiciaire classique.

Le diable se cache souvent dans les détails des biographies officielles. Cette ligne essentielle dans le curriculum vitae de ce diplômé endroit de l’université de Pékin, ancien directeur des garde-côtes, devenu en 2016 le premier Chinois à prendre la tête d’Interpol, aurait été effacée le 8 avril dernier, selon le journal en ligne Pengpai. Ce qui n’a pas empêché Meng Hongwei de continuer à exercer ses fonctions de président de l’organisation internationale des polices :  visite à Singapour le 23 août dernier. Mais depuis ce vendredi soi r22h, le nom du président d’Interpol a disparu du réseau Sina Weibo en Chine

Pression sur des membres de la diaspora chinoise

Ce n’est pas la première fois qu’une personnalité de la diaspora chinoise disparaît brutalement. En 2017, l’un des magnats de la diaspora d’Aubervilliers avait été retenu plusieurs semaines en Chine avant d’être relâché très amaigri, rappelle le journal Le Monde.

Les autorités chinoises sont soupçonnées d’utiliser cette méthode de rétention, pour obtenir des informations dans leur lutte contre la corruption. Ce qui a généralement de lourdes conséquences sur les carrières des personnes ciblées.

Des ONG avaient critiqué la nomination de Meng Hongwei

Cette première nomination d’un Chinois à la tête d’Interpol avait été critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme, la Chine menant alors une campagne de rapatriement d’escrocs et de fraudeurs présumés. Elle était parfois accusée de servir ses intérêts politiques.

La Chine a longtemps utilisé Interpol « pour arrêter des dissidents et des réfugiés à l’étranger », s’était inquiétée l’ONG Amnesty International. Interpol avait répondu en relevant notamment que l’article 3 de ses statuts lui interdisait toute ingérence en matière politique.

Rfi.fr

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