Le juge du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar a condamné, ce vendredi, Maimouna Samb à une peine ferme de 2 ans. Reconnue coupable de vol en série, elle a été condamnée par le passé à cette même peine pour les mêmes faits.
Née en 2001, Maïmouna Samb est devenue une habituée du milieu carcéral. Condamnée à deux reprises pour vol en série, la jeune dame mère d’un enfant renoue une nouvelle fois avec les affres de l’incarcération. Elle répond des mêmes faits. Pourtant pour sa dernière condamnation, elle a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement ferme. Ayant purgé 1 an 5 mois, elle a bénéficié d’une grâce présidentielle. Accro au crack, elle ne pas peut s’empêcher de commettre des larcins pour se ravitailler. Ils sont nombreux, ses victimes qui n’ont cessé de publier sur les réseaux les images où elle commettait ses délits. Mais ses agissements ont pris fin grâce à la perspicacité de la dame Ndeye Coumba Dabo.
La prévenue qui use toujours du même mode opératoire, prend un taxi et sillonne les magasins situés dans les grandes artères de la capitale. Dès que l’occasion se présente, elle dérobe les objets de valeurs qui sont à sa portée, avant de sauter dans ce taxi. Ainsi, après avoir profité du moment d’inattention Ndeye Coumba Dabo en subtilisant sa sacoche, elle est montée dans le taxi. Celle-ci qui a aussitôt constaté le vol, s’est lancée à sa poursuite. C’est dans une maison où elle a l’habitude de fumer son crack qu’elle a été appréhendée. Ses autres victimes dont le nommé Alioune Aidara ayant eu écho de son arrestation se sont rendus au commissariat. Ce dernier, à qui la mise en cause a volé un téléphone portable, l’a formellement identifié grâce aux images des caméras de surveillance de son magasin.
Au terme de son interrogatoire, elle a été déférée au parquet où le procureur a ordonné son mandat de dépôt. C’est ce vendredi qu’elle a fait face à la juge du tribunal d’instance de Dakar. Sans ambages, elle a reconnu les faits. Sous le poids de la honte, elle a couvert son visage sous un large voile. Évitant de s’exprimer à haute voix, elle a été menacée par la juge de renvoyer son dossier. Finalement, elle s’est résolue à élever un tout petit peu la voix. Elle explique dans un premier temps qu’elle ignore ce qui la pousse à subtiliser les biens appartenant à autrui.
Peu convaincante, elle raconte qu’elle voulait collecter des sous pour préparer un « Ndeup » (séance d’exorcisme chez les Lébous ». Là encore, elle a été invitée par la juge à dire la vérité. Elle hoche finalement la tête et admet que c’est pour s’offrir du crack qu’elle s’adonne à cette activité délictueuse. S’agissant du téléphone du plaignant Alioune Aidara, elle renseigne qu’elle l’a cédé à 20.000 francs CFA au marché de Colobane. Avec le butin, elle s’est offerte de la drogue. Après avoir avoué tous ses délits, elle s’est confondue en excuses.
Mais ses supplications n’ont guère ébranlé la délégué du procureur de la République. Elle a requis 2 ans d’emprisonnement ferme contre la comparante. «C’est une multirécidiviste. Elle ne mérite pas une situation atténuante. En plus de cela, ayant plus de 21 ans elle ne peut plus bénéficier des mesures d’accompagnement pour l’enfance», a déclaré le maître des poursuites.
Son réquisitoire a été suivi par la juge qui a condamné Maïmouna Samb à 2 ans d’emprisonnement ferme. «Il ne faut pas prendre cette peine comme une punition. C’est pour te permettre de réfléchir à son avenir. C’est une occasion aussi de faire une cure de désintoxication. Tu es encore jeune», lui a conseillé la magistrate qui s’est désolée de constater que la prévenue ne l’écoutait même pas.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)
