L’aéroport international Blaise Diagne pourrait connaître des perturbations dans les semaines à venir. En cause, un préavis de grève déposé par l’Intersyndicale des travailleurs sénégalais de l’Asecna, qui réclame le paiement de plusieurs mois d’arriérés sur leurs indemnités de sécurité aérienne. Dans un communiqué publié le 16 mars 2025, l’intersyndicale rappelle que l’Indemnité de Sécurité Aérienne (Isa) a été mise en place il y a plus de vingt ans afin de rémunérer les professionnels du secteur aéronautique pour leurs missions régaliennes.
Cette prime, financée par l’État du Sénégal à travers un prélèvement sur les recettes du transport aérien, est versée régulièrement à toutes les autres structures concernées. Pourtant, les employés de l’ASECNA accumulent aujourd’hui six mois de retard dans le paiement de cette indemnité. «Cette situation perdure malgré les multiples interpellations adressées aux autorités compétentes», dénoncent les syndicats, pointant du doigt un « traitement inéquitable et injuste » à leur égard.
Face à cette impasse et au silence des pouvoirs publics, les travailleurs ont décidé de durcir le ton. Après avoir privilégié le dialogue et tenté en vain de faire entendre leurs revendications, ils ont officiellement déposé un préavis de grève le 12 mars 2025. Si aucune avancée concrète n’intervient d’ici là, ils entameront un mouvement de grève de 24 heures renouvelables à partir du 12 avril à 8 heures. Par cette mobilisation, l’intersyndicale exige non seulement le règlement immédiat des arriérés, mais aussi la mise en place d’un dispositif garantissant un paiement mensuel de l’ISA.
Elle réclame également la réintégration de l’augmentation liée à cette prime ainsi qu’un renforcement des effectifs à la Représentation de l’Asecna au Sénégal, où le sous-effectif pèse lourdement sur les conditions de travail. Si aucune issue favorable n’est trouvée, l’aéroport Blaise Diagne pourrait connaître de sérieux dysfonctionnements, avec des répercussions tant économiques qu’opérationnelles. L’intersyndicale met en garde : «Toutes les tentatives de conciliation ayant échoué, nous n’avons plus d’autre choix que d’agir.»
Aïssatou TALL (Actusen.sn)