Pourquoi je l’appelle étoile ? Ce n’est pas seulement en référence à cet orchestre mythique qu’il a servi pendant plusieurs décennies sous la conduite éclairée de Youssou Ndour. Je parle d’étoile au sens premier et céleste du terme. Je veux révéler qu’il m’a apporté la lumière quand, en néo-écrivain, j’avais perdu le fil d’Arianne en m’exerçant à retracer le parcours de feu Ndongô à travers mon livre, préfacé par Omar Pène et postfacé par Mohammed Ndao Tyson, intitulé « La face cachée de Ndongo Lô ».
C’est ainsi qu’un jour, mon ami Papino Création m’a présenté à Aziz Fall, le discret parolier et Pont-Lévy qui directement mène vers Habib Faye. Un nom qui revenait souvent dans la carrière du défunt artiste pikinois sans que je ne sache le vrai rôle qu’il a joué auprès de ce dernier. « Il a participé à la réalisation du deuxième album de Ndongo Lô », me répétaient mes sources comme une ritournelle.
C’est quand je l’ai rencontré que j’ai enfin découvert le vrai Habib Faye et l’authentique Ndongo Lô. L’un était la doublure de l’autre dans cette fabuleuse aventure du groupe Jàmm. Je découvre enfin « La face cachée de Ndongo Lô » !
Comme un livre ouvert, l’instrumentiste me raconte son histoire avec le héros de mon roman. Je suis obligé de changer la trame de la biographie, car je suis tombé sur du lourd. L’artiste multicartes m’explique comment, alors qu’il n’avait pas encore sorti d’album, Ndongo était venu lui prier de l’aider et comment après la publication du premier produit du Pikinois, il a changé sensiblement sa musique dès l’opus « Tarxiis ». De fil en aiguille, j’apprends que c’est sur ses conseils que Petit Mbaye avait refusé de produire le 3e album de feu Ndongo Lô ; alors que les cancans racontaient n’importe quoi à ce sujet, au lendemain du décès de l’enfant de Darou.
« Si Petit Mbaye avait refusé de produire son 3e album, c’est parce qu’il n’avait pas ma caution artistique… Je lui ai demandé d’être plus patient. On lui a signalé que le 2e album n’était pas encore entièrement consommé. Comme il éprouvait de la pudeur à mon endroit, il est revenu à la charge pour me faire part d’une proposition qu’il aurait reçue de El Hadj Ndiaye de Studio 2 000 pour un album en live. Qu’à cela ne tienne, j’ai fini par comprendre que son entêtement à mettre sur le marché cet opus, intitulé Addùna, était le signe d’une mort pressentie », nous avait dit Habib.
Pendant tout ce temps, ce dernier s’est toujours montré disponible, répondant à toutes nos sollicitations malgré son emploi du temps surchargé.
Pour tout ce qu’il a fait pour nous, du concept « Ndongo Lô Ba Tay », au nom du « Groupe Jamm Batay », je présente nos sincères condoléances à ses parents, à ses amis et à toute la communauté artistique du Sénégal.
Qu’Allah l’accueille au Paradis !
Dethie NDIAYE
Financier et écrivain
Président du parti U.M.P/Sénégal