La publication des premiers Tomes de «l’Histoire générale du Sénégal des origines à nos jours» a suscité une vague de critiques de familles religieuses et coutumières qui contestent la partie qui leur est consacrée dans un volume. Le Comité de pilotage de l’écriture dudit ouvrage compte recueillir les critiques qu’il estime «justes et fondées», a indiqué dimanche sur Iradio, le coordonnateur général, Pr Iba Der Thiam. D’après lui, il y a parmi ces critiques celles qui relèvent «de malentendus dans l’interprétation des termes».
L’Historien s’est par ailleurs défendu de tout «révisionnisme» dans ce travail de recherche, soulignant que l’histoire est par essence «une discipline de la controverse», ce qui «n’est pas quelque chose de grave».
«Notre travail n’est pas parfait. Je ne suis pas moi-même quelqu’un qui est imbu de la science. Dieu Seul connait tout. Il y a des choses que je sais, d’autres que je ne sais pas. Certaines erreurs m’ont échappé comme par exemple là où nous disons que Limamou Laye, né en 1843, est plus jeune que Cheikh Ahmadou Bamba, né en 1853», a-t-il affirmé.
Malgré ces critiques, Pr Iba Der Thiam estime que le projet d’écriture de l’Histoire générale du Sénégal doit continuer. «Ce projet comble un vide pour notre pays qui a été l’objet d’un processus de domination coloniale, d’exploitation économique et d’aliénation culturelle. Dans cette aliénation culturelle, le rôle joué par l’histoire a été essentiel», dit-il.
«Notre intelligentsia et notre jeunesse sont soumises à un matraquage, et à un formatage intellectuel et psychologique, qui en fin de compte, les empêchent de retrouver leur propre conscience, d’être décomplexés, d’avoir des références à opposer à ceux qui leur proposent leur propre vision», a-t-il ajouté.
Actusen.sn avec APS