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Hollande sur le port du voile : « la femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain »

« J‘ai trouvé que c’était une complaisance à l’égard de l’électorat du Front – ça, c’était un calcul électoral -, mais c’était surtout penser que les Français devaient se déterminer par rapport à ces questions-là », dit encore Hollande à propos de la thématique identitaire, de nouveau mise en avant par Sarkozy depuis 2016.

« Alors que chacun sait que ce n’est pas la conception de la laïcité, reprend-il. Je pense que, le sujet, il est par rapport aux Français: qu’est-ce qui fait que nous sommes, en France, même si nous habitons des territoires différents, liés par quelque chose qui nous dépasse? » […] Il ose une formule choc:

« La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain. » »Parce que, développe-t-il, d’une certaine façon, si on arrive à lui offrir les conditions pour son épanouissement, elle se libérera de son voile et deviendra une Française, tout en étant religieuse si elle veut l’être, capable de porter un idéal.

Finalement, quel est le pari que l’on fait ? C’est que cette femme préférera la liberté à l’asservissement. Que le voile peut être pour elle, une protection mais que demain elle n’en aura pas besoin pour être rassurée sur sa présence dans la société. »

« La gauche peut perdre sur le thème de l’identité »

« L’identité, conclut le chef de l’Etat, c’est plutôt l’idée de Nicolas Sarkozy. Le sujet existe, mais il ne peut pas être un thème fédérateur pour la gauche. La gauche ne peut pas gagner sur le thème de l’identité, mais elle peut perdre sur le thème de l’identité. »[…] Le 23 juillet 2014, nous avons posé au chef de l’Etat la question suivante, de manière volontairement provocatrice.

« Est-ce que c’est tabou aujourd’hui, en étant de gauche, de dire qu’il y a trop d’immigration? » Nous ne nous attendions pas à cette réponse: « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là », lâche-t-il. Abandonnant toute langue de bois, Hollande confie: « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute. » Evidemment, dans la bouche d’un président socialiste, un tel propos peut surprendre. Alors, on le presse de le préciser.

« Il y a un problème avec l’islam, parce que l’islam demande des lieux, des reconnaissances, dit-il.Ce n’est pas l’islam qui pose un problème dans le sens où ce serait une religion qui serait dangereuse en elle-même, mais parce qu’elle veut s’affirmer comme une religion dans la République. Après, ce qui peut poser un problème, c’est si les musulmans ne dénoncent pas les actes de radicalisation, si les imams se comportent de manière antirépublicaine… »

 Avec L’Express

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