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Immigration clandestine : le Sénégal, deuxième hub de départ derrière le Maroc

Depuis 2006, ou presque, le phénomène de l’immigration irrégulière existe et continue de briser des rêves en haute Mer ou dans le désert. Dans un contexte où les drames ont repris de plus belle, nous apprenons que le Sénégal est un hub de départ important, occupant la deuxième place, derrière le Maroc et la Mauritanie.

Silence, les jeunes empruntent la Méditerranée pour se rendre en Europe. En effet, plusieurs départs sont notés ces derniers sur nos côtes même si les embarcations peuvent être différentes. Lors d’un atelier de formation sur les flux financiers illicites (FFI) issus du trafic de migrants, organisé par l’Institut d’études de sécurité (ISS), à Dakar, ce mercredi, les experts ont relevé que le Sénégal est un hub de départ, derrière le Maroc et la Mauritanie. « Le Sénégal représente un point d’embarcation assez important pour se rendre dans Îles Canaries (Espagne). Il vient en deuxième position, derrière le Maroc, plus particulièrement à Dahla, puis la Mauritanie, à travers Nouakchott et Nouadhibou », dira Lucia Bird, Directrice de l’Observatoire des économies illicites en Afrique de l’Ouest.

95% d’hommes : Les migrants de nationalité sénégalaise plus importants selon l’OIM

D’ailleurs, selon Lucia Bird, « la majorité des migrants qui empruntent la route maritime sont des sénégalais et leurs points de départ est Mbour ou Saint-Louis ». Viennent ensuite les Maliens et les Gambiens qui embarquent également depuis le Sénégal ou la Mauritanie. Mieux, selon les données fournies par l’Organisation internationale pour la Migration (OIM), hier, lors de la rencontre, les principales nationalités des migrants embarqués depuis les côtés du Sénégal sont d’abord sénégalaises, puis gambiennes et maliennes. Les hommes représentent 95%, les femmes 4% et les enfants, en minorité, 1%.

A la date du 24 juillet dernier, 119 530 arrivées sont enregistrées en Europe, soient 110 157 par la Mer et 9 373 par voie terrestre ; 2 153 migrants sont morts ou disparus, selon l’OIM

Mais si les candidats au voyage par la mer n’ignorent pas les risques et autres dangers, il a été noté que la plupart des migrants pensent qu’ils arriveront à bon port d’autant que le constat général reste que les arrivées sont de loin beaucoup plus importantes que les échecs en haute Mer. Selon les données publiées à ce propos par l’Organisation internationale pour la Migration (OIM), au cours de cette année, 2023, plus précisément le 24 juillet dernier, 119 530 arrivées sont enregistrées en Europe, soit 110 157 par la mer et 9 373 par voie terrestre. 2 153 migrants sont morts ou disparus, selon l’OIM.

Ces risques terribles encourus par les migrants

Toutefois, il faut noter que les migrants n’ignorent pas pour autant les risques encourus. S’il s’agit de la traversée du désert, ils sont confrontés à la chaleur, au risque de déshydratation, d’abandon, de présence de « coupeurs de route » et de kidnapping. Quant à la traversée de la Méditerranée, de nombreux morts et disparus sont notés en Mer. Pour la traversée des frontières, ils encourent le risque d’interception. Il y a également le manque de statut légal où ils risquent de se retrouver en prison, le renvoi ou l’exploitation. Sans compter les risques d’abus aux mains de divers acteurs, se manifestant par la violence, l’extorsion, la torture, le meurtre et le risque de devenir victime de la traite.

D’ailleurs, si le trafic illicite de migrants, une réalité sous nos cieux, vise à faciliter le mouvement illégal d’une personne à des fins lucratives, la traite, quant à elle, cherche à l’exploiter. Les spécialistes ont noté que la personne pourrait être introduite furtivement dans une situation de traite. Les passeurs jouent le plus souvent le rôle de trafiquants. Ils extorquent leurs clients, les contraignent à des situations d’esclavage sexuel et de travail forcé. Pire, fait noter Lucia Bird, le flou entre le trafic illicite et la traite est qu’ils ont des conséquences importantes pour les migrants, objets d’un trafic illicite, qui n’ont pas accès aux droits de protection et de soutien fondés sur le statut accordé aux personnes identifiées comme ayant été victime de la traite.

Quand les images sur Tic-Toc incitent les gens à partir

Concernant les raisons qui poussent les africains à emprunter la Mer ou le désert pour aller en Europe, « les candidats sénégalais confient dans les entretiens réalisés qu’ils font face à un manque d’emploi et voyagent pour en trouver un », selon Lucia Bird. Elle a aussi souligné que le voyage par personne est de 500 à 600 Dollars, entre 600.000 et 500.000 F Cfa. Les réseaux sociaux, comme Tic-Toc, sont tout aussi des canaux de communication où les candidats chanceux se dévoilent, montrant qu’ils sont bien arrivés en Europe, après 5 à 6 jours de voyage, sans manquer d’inviter leurs frères africains restés au pays. Qui seront tentés de les suivre, quitte à mourir.

Pourquoi est-il difficile de mettre un terme à ce phénomène ?

Aussi, dans les dynamiques du marché de la migration, il faut noter que les tendances évoluent, selon l’OIM. « Elles évoluent en fonction des contrôles qui sont mis en place et les passeurs, de plus en plus, s’adaptent en fonction des nouvelles tendances », dira Alvina Sanjarvon, spécialiste dans ladite organisation internationale qui travaille sur ces questions depuis 1994. Pourtant, des solutions face à ce phénomène ne cessent d’être proposées, mais l’on se heurte encore à des obstacles pour y mettre un terme. Il y a d’abord l’absence de coopération, la corruption, l’absence de témoins qui acceptent de dénoncer les passeurs qui utilisent généralement les fonds tirés dans ce trafic illicite dans l’immobilier, ou dans des voitures. C’est pourquoi il a été recommandé de déclarer, rien que les soupçons de ce genre de trafic, au niveau des organismes dédiés.

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