Malgré ses dénégations, le rapport médical fait état d’un accouchement survenu au troisième trimestre. Donc selon les constatations de l’homme de l’art, la grossesse a dépassé 6 mois. En sus de cela le document a établi que l’accusée n’a pas eu de complications au moment de l’accouchement. Même après la lecture de ce document par le substitut de procureur de la Republique, M. Ba a campé sur sa position en réfutant systématiquement avoir tué un nouveau né. Pour elle, on ne peut lui reprocher qu’un avortement.
Malgré ses dénégations, le maître des poursuites trouve que les faits ne souffrent d’aucune contestation. «L’enfant est né au bout du troisième trimestre. Elle conteste le diagnostic médical. Dans cette affaire elle a pu expulser ce qu’elle avait dans le ventre sans complication. Le diagnostic contrebalance foncièrement ses allégations. Elle est coupable d’infanticide», a souligné le représentant du ministère public qui a requis 7 ans de réclusion criminelle contre M. Ba. Selon lui, elle ne mérite pas la clémence du tribunal. Me Diaw de la défense relève que le dossier de sa cliente ne repose sur rien.
«Dans ce dossier nous avons une dame qui nous dit que sa grossesse a duré trois à quatre mois. À part cet élément, il n’y a rien dans ce dossier qui prouve que la grossesse s’est poursuivie jusqu’au troisième trimestre. Elle a accouché dans la nuit du 26 au 27 novembre 2020. L’infanticide c’est le meurtre commis sur un nouveau né. Mais dans ce cas on peut parler d’avortement. Le maximum de la peine c’est 2 ans ma cliente a fait 4 ans de détention», a plaidé la robe noire. L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 27 novembre 2024.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)