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Infanticide : elle jette son fœtus dans un dépotoir d’ordures et risque 7 ans de prison

Après avoir expulsé son fœtus en catimini, M. Bâ est allée se réfugier dans sa région natale, Kaolack. La jeune dame était loin de se douter que son forfait allait être mis à nu. En effet, suite à la découverte du fœtus en état de décomposition avancée est découvert dans un dépotoir d’ordures, une enquête a été menée aux alentours de Darou Thioub. Elle a été démasqué avant d’être acheminée à Dakar. Au terme de sa garde à vue qui a duré plus de 96 heures, elle a  été mise à la disposition des autorités pour une information judiciaire. M. Bâ a été renvoyée devant la chambre criminelle pour avoir au courant 2020, commis le crime d’infanticide.
Face aux magistrats, l’accusée a contesté les faits. Mère de 2 enfants, elle dit qu’elle ignorait sa grossesse. «J’ai un cycle irrégulier. Il m’arrive parfois de rester des mois sans voir mes règles. C’est ce qui m’est arrivée à l’époque. Comme j’avais constaté un retard de 3 à 4 mois, je suis allée au centre de santé de notre quartier pour faire déclencher mes menstrues. C’est ainsi qu’on m’a prescrit une ordonnance que la fille de mon oncle a achetée. À peine l’avoir pris, j’ai commencé à saigner. C’est quand je suis allée aux toilettes que le fœtus est tombé», a raconté la comparante. Poursuivant son récit, elle déclare : «j’ai paniqué. C’est la raison pour laquelle j’ai jeté le fœtus au dépotoir d’ordures. Et trois jours après je suis partie à Kaolack chez ma mère».
A l’en croire, elle était venue à Dakar pour travailler comme femme de ménage. Mais dit-elle, sa mère lui a proposé d’aider sa tante, moyennant une rémunération de 15 mille francs CFA. Somme dérisoire qui a poussé le magistrat à lui demander comment elle s’est procurée le médicament qu’elle dit avoir acheté à 11 mille francs CFA. Elle lui rétorque : «j’avais des économies. J’ai travaillé quelque part comme domestique avant de venir chez mon oncle». Sur sa supposée fuite après avoir jeté son fœtus, M. Ba déclare : «je n’ai pas pris la fuite. J’avais déjà préparé mon retour trois jours avant les faits. C’est trois jours après que je suis partie».

Malgré ses dénégations, le rapport médical fait état d’un accouchement survenu au troisième trimestre. Donc selon les constatations de l’homme de l’art, la grossesse a dépassé 6 mois. En sus de cela le document a établi que l’accusée n’a pas eu de complications au moment de l’accouchement. Même après la lecture de ce document par le substitut de procureur de la Republique, M. Ba a campé sur sa position en réfutant systématiquement avoir tué un nouveau né. Pour elle, on ne peut lui reprocher qu’un avortement.

Malgré ses dénégations, le maître des poursuites trouve que les faits ne souffrent d’aucune contestation. «L’enfant est né au bout du troisième trimestre. Elle conteste le diagnostic médical. Dans cette affaire elle a pu expulser ce qu’elle avait dans le ventre sans complication. Le diagnostic contrebalance foncièrement ses allégations. Elle est coupable d’infanticide», a souligné le représentant du ministère public qui a requis 7 ans de réclusion criminelle contre M. Ba. Selon lui, elle  ne mérite pas la  clémence du tribunal. Me Diaw de la défense relève que le dossier de sa cliente ne repose sur rien.

«Dans ce dossier nous avons une dame qui nous dit que sa  grossesse a duré trois à quatre mois. À part cet élément, il n’y a rien dans ce dossier qui prouve que la grossesse s’est poursuivie jusqu’au troisième trimestre. Elle a accouché dans la nuit du  26 au 27 novembre 2020. L’infanticide c’est le meurtre commis sur un nouveau né. Mais dans  ce cas on peut parler d’avortement. Le maximum de la peine c’est 2 ans ma cliente a fait 4 ans de détention», a plaidé la robe noire. L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 27 novembre 2024.

Aïssatou TALL (Actusen.sn)

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