Pour des faits de violences et voie de fait et d’injures sur les réseaux sociaux, Thiaba Niang a comparu, ce jeudi, à la barre du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar. Elle est attraite par sa mère Fatoumata Ndiaye ‘’Fouta Tampi’’. Elle sera fixée sur son sort le 23 janvier prochain.
La relation entre Fatoumata Ndiaye ‘’Fouta Tampi’’ et sa fille Thiaba Niang est assez singulière qu’elle fait partie des histoires qui se racontent entre deux tasses de thé. Toujours invitée sur les plateaux des sites internet, Thiaba Niang ne lésine jamais sur les mots quand il s’agit de dénigrer sa mère. Si ce ne sont pas des menaces proférées à l’encontre de celle-ci, ce sont alors des invectives. Mais, à la barre du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar où sa génitrice l’a trainé, ce jeudi, Thiaba Niang a profondément regretté ses actes.
En pleurs, elle a imploré le pardon de sa mère. Cette dernière, le cœur gros, détourna son regard. De chaque œil, coula une longue traînée de larmes qui alla mourir à une commissure des lèvres. Ainsi, une tristesse indescriptible régna dans la salle. Expliquant sa déception, Fatoumata Ndiaye confie que son cœur de mère est «déchiré» par le manque de respect de sa fille. Elle soutient qu’elle ne pardonnera pas à sa fille. Du moins affirme la dame, «tant qu’elle a d’autres mères, je ne suis plus sa maman». À l’en croire, elle a traduit sa fille, à la barre de cette juridiction pénale pour violences et voie de fait et injures sur les réseaux sociaux.
Fatoumata Ndiaye : «je suis fatiguée M. le Président. Je suis fatiguée des injures. C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’un enfant dénigre sa mère»
Très meurtrie par l’attitude de sa fille aînée, la politicienne implore le tribunal de dire à celle-ci de ne plus prononcer son nom. «Je suis fatiguée M. le Président. Je suis fatiguée des injures. Elle m’a traitée de tout et de rien. C’est sur un plateau télé qu’elle a dit que son père n’est pas celui de sa petite sœur. Elle est allée même jusqu’à lui dire de faire un test Adn pour prouver la paternité. C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’un enfant dénigre sa mère. Même si je suis une mauvaise mère, je l’ai portée 9 mois dans mon ventre. C’est à cause de mon nom qu’elle ne cesse de prononcer qu’elle est suivie dans les réseaux sociaux. Et je lui demande de ne plus prononcer mon nom dans ses lives», a-t-elle soutenu.
Thiaba Niang : «je vivais dans des conditions désastreuses. Parfois, pour manger, ou pour avoir un endroit où dormir avec mon enfant, j’étais obligée de coucher avec des hommes. Je voulais qu’elle me vienne en aide»
Âgée de 20 ans, la prévenue mère d’un enfant a contesté les faits. «Je n’ai jamais injurié ma mère. Je voulais juste attirer son attention. Pendant qu’elle dilapidait son argent dans des concerts, moi, sa fille, je vivais dans des conditions désastreuses. Parfois, pour manger, ou pour avoir un endroit où dormir avec mon enfant, j’étais obligée de coucher avec des hommes. Je voulais qu’elle me vienne en aide. C’est la raison pour laquelle, j’ai investi les plateaux de télévision et les réseaux sociaux», a soutenu Thiaba.
Procureur : «quelle genre de fille es-tu ? Comment peut-on tenir de tels propos à l’égard de sa propre mère ? Toutes ces personnes qui prétendaient te soutenir vénèrent leur génitrice»
Ne cautionnant pas son comportement à l’endroit de sa génitrice, la représentante du ministère public n’a pas raté la prévenue. «Quelle genre de fille es-tu ? Comment peut-on tenir de tels propos à l’égard de sa propre mère ? Toutes ces personnes qui prétendaient te soutenir vénèrent leur génitrice. Elles sont toutes avec celles-ci. Par contre toi, tu t’es retrouvée toute seule en prison. Un jour tu vas vivre la même situation avec ton enfant. On ne récolte que ce qu’on a semé», lui a asséné la déléguée du procureur de la République. D’ailleurs celle-ci qui s’attendait à une réconciliation des parties a fait part de sa déception. Elle s’est ainsi rapportée à la sagesse du tribunal en ce qui concerne la peine.
L’avocat de la défense, Me Abdy Nar Ndiaye a sollicité la relaxe de sa cliente Thiaba Niang. «Je ne suis pas là pour la mettre en mal avec sa mère. C’est une tierce personne qui m’a saisi et informé de son cas. Je n’ai reçu aucun franc pour la défendre», a déclaré la robe noire qui a offert 100.000 francs CFA à sa cliente pour qu’elle puisse s’occuper de son enfant, dès sa sortie de prison. C’est le 23 janvier que le tribunal rendra sa décision. En attendant cette date, Thiaba Niang retourne à la citadelle du silence car la demande de liberté provisoire prononcée par son avocat a été rejetée.
Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)