Les populations de Keur Niang et de Ndamatou ont assez bu le calice jusqu’à la lie. Désespérées à cause des mille et une misères causées par les fortes pluies, les victimes des inondations dorment à la belle étoile. Folles de rage, certaines pointent du doigt soit le maire de Touba ; d’autres imputent la faute de leur mal-être du moment à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas). Pendant ce temps, il y en a qui indexent ‘’Touba Ca Kanam’’, comme étant l’origine de leur casse-tête. Dans ce contexte de ras-le-bol généralisé, le directeur général de l’Onas reconnait que des erreurs ont été commises.
La population de Touba n’a pas été épargnée par les fortes précipitations de ces derniers jours. La situation est actuellement particulièrement critique pour les sinistrés, surtout ceux du quartier Keur Niang. La raison ? De nombreuses maisons sont sous les eaux et les familles touchées ont été relogées dans des abris provisoires. Les habitants déversent leur colère sur le maire de Touba, Abdou Lahat Ka ; sur l’Office national de l’assainissement (Onas) et sur ‘’Touba Ca Kanam’’. Bref, les victimes ne sachant pas véritablement pas le véritable responsable de leurs malheurs.
Et quand ‘’Source A’’ a interpellé le porte-parole des sinistrés, c’est pour entendre des dents grincer. Maka Thiam de pester en ces termes : «depuis plusieurs années, nous vivons dans cette situation. Nous avons écrit plusieurs lettres au maire, mais auxquelles il n’a jamais répondu. C’est lui le premier magistrat de cette Ville et c’est comme si rien de ce qui se passe ne l’intéresse. Abdou Lahad Kâ maire n’a rien fait pour nous dégager de ce déluge. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation désastreuse.»
Maka Thiam, porte-parole des sinistrés : «Depuis plusieurs années, nous vivons dans cette situation. Nous avons écrit plusieurs lettres au maire, mais auxquelles il n’a jamais répondu»
Non loin de Maka Thiam, c’est un autre sinistré qui s’électrifie de nervosité contre ‘’Touba Ca Kanam’’. «Cette Association a effectué plus de 20 branchements sur le réseau qui débouche sur le bassin à Keur Niang. C’est pourquoi, la pompe est tombée en panne», accuse-t-il. Refusant de s’en arrêter là, Maka Thiam tire sur l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), qui, persiste-t-il, n’a pas curé la station qui est remplie de sable et de pâte.
Une panoplie de solutions préconisées par les victimes
À côté des complaintes et des accusations, les populations émettent une doléance forte : celle de voir la station de pompage être délocalisée dans les plus brefs délais. «Cette station accueille toutes les eaux de ruissellement qui proviennent d’une vingtaine de quartiers de Touba. Nous n’accepterons plus cette station autour de nous», avertit un des intervenants. Tandis que Malick Touré, un habitant de Keur Niang, préconise : «il faut trouver une solution le plus rapidement possible pour faire sortir l’eau des habitations.»
Le directeur général de l’Onas a reconnu les erreurs commises et proposé deux motopompes et une électropompe
Pour Malick Touré, «il faut créer des vannes, pour que toutes les eaux ne convergent pas à la seule station de Keur Niang. Nous préférons avoir des rues inondées plutôt que des maisons sous les eaux.» Le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal, qui a rencontré les populations et les autorités locales pour apporter des solutions d’urgence, a reconnu les erreurs commises et proposé deux motopompes et une électropompe mises à la disposition des sapeurs-pompiers qui sont en train de lutter contre le débordement des eaux.
Le chargé de Com’ de ‘’Touba Ca Kanam’’ : «l’Association n’a installé que trois branchements à Tokôr Ba, au marché Ocass et sur le tronçon Mbacké-Touba et que ces branchements ont tous été faits, sur autorisation de l’Onas»
‘’Touba Ca Kanam’’ dégagera ses responsabilités, elle aussi, par rapport aux accusations. Le chargé de Communication précisera que «l’Association n’a installé que trois branchements à Tokôr Ba, au marché Ocass et sur le tronçon Mbacké-Touba et que ces branchements ont tous été faits, sur autorisation de l’Onas.» Notre interlocuteur d’ajouter que beaucoup de zones ont été inondées par le passé et ont été libérées définitivement des griffes des eaux de pluies, du fait des travaux déroulées par la structure.»
Sokhna Fatou Dia, Correspondante au Baol