Massoud Barzani ne continuera pas à la tête de la région autonome du Kurdistan irakien. Alors qu’il l’annonçait à la télévision dimanche soir 29 octobre, des heurts ont éclaté devant le Parlement où étaient discutées toute la journée les mesures à prendre afin de diviser les pouvoirs présidentiels entre le gouvernement, le Parlement et la Cour suprême. Le Kurdistan irakien sombre aujourd’hui dans un chaos interne, alors que les politiques eux-mêmes peinent à trouver une manière de travailler ensemble.
Devant une foule de journalistes Omed Khoshnaw, le chef de liste parlementaire PDK, le parti de Massoud Barzani, tente de rassurer le peuple kurde : « Massoud Barzani reste de toute façon le leader charismatique du Kurdistan. Il continuera à servir en tant que peshmerga. Rassurez-vous, il continuera jusqu’à ce que les Kurdes arrivent à la victoire totale. »
La victoire semble cependant bien loin, s’il y a un mois Massoud Barzani s’affichait en meneur du mouvement indépendantiste, aujourd’hui après 12 ans à la tête du pouvoir le bilan est dur, selon le parlementaire de l’opposition Rabun Maruf. « Monsieur Massoud Barzani affirmait vouloir unifier les forces des peshmergas, mais aujourd’hui nous avons toujours plus de deux forces peshmergas séparées. Il affirmait vouloir unifier le gouvernement du Kurdistan et lui-même avoue qu’il n’a pas pu le faire. Il voulait soi-disant rendre l’économie du Kurdistan indépendante, que les oléoducs de passent que par le Kurdistan. Un communiqué officiel disait qu’un million de barils de pétrole passait chaque jour les frontières du Kurdistan. Mais le cadeau de cette indépendance économique a été de couper de 60% les salaires de fonctionnaires. Aujourd’hui après la catastrophe de Kirkouk, le gouvernement, la politique de monsieur Barzani et l’autorité des deux principaux partis UPK et PDK sont responsables de la situation dans laquelle se trouve le peuple kurde. »
Le député ne pourra pas continuer son discours. Une vingtaine de journalistes et forces de l’ordre se jettent sur lui et le frappent devant des gardes passifs. Voilà ce qui l’en coûte aujourd’hui d’oser critiquer le père du peuple kurde, Massoud Barzani.
Avec RFI