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La Bceao perd son procès face à Kémi Séba : et si les Sénégalais brûlaient leurs 5000 F Cfa ?

Kémi Séba né et grandi en France, était jugé pour avoir maintenu durant plusieurs mois l’existence du collectif Tribu Ka au début des années 2000, un groupuscule noir ultra-radical et antisémite, il avait fait des vagues à plusieurs reprises en prônant la séparation raciale, aucune cohabitation entre Noirs et Blancs, intolérable pour le gouvernement français qui le dissout en 2006 pour apologie de la suprématie noire et il s’affichait avec des personnalités ouvertement antisémites comme Alain Soral ou Dieudonné, Il a été  condamné à plusieurs reprises et passe en tout 4 mois dans les prisons françaises.

Après avoir brûlé un billet de 5000 francs CFA lors d’un rassemblement, un acte symbolique pour «alerter l’opinion » selon l’activiste mais n’ayant point cherché à enfreindre la loi sénégalaise et si tous les sénégalais rentraient dans la danse en brulant leurs 5000, est-ce que ça serait symbolique pour contrer la vague de «la Françafrique» ?

La justice sénégalaise a décidé de relaxer l’activiste franco-béninois Kémi Séba, mardi 29 août. Accusé de destruction volontaire et publique d’un billet de 5000 francs CFA, il était en détention depuis le vendredi 25 août. Son geste diversement apprécié avait fait le tour des réseaux sociaux et exacerbé le débat sur le franc CFA. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avait porté plainte contre le Franco-Béninois et s’était portée partie civile dans cette affaire.

Malgré que Kémi Séba ait reconnu les faits qui lui sont reprochés, est-ce que son arrestation est assimilable au procès du franc CFA. Faut-il en finir avec le franc CFA ? Le Franc CFA est-il un instrument de servitude ou garantie de stabilité monétaire? C’est effectivement de cette monnaie dont il a été question. Une monnaie qui, selon Kémi Séba, «n’appartient pas aux Africains». Son geste a ravivé le débat sur le maintien du franc CFA. Le parquet avait requis 3 mois de prison avec sursis.

Pour l’accusation, le geste n’était pas symbolique, mais une véritable «atteinte» à l’honneur d’une institution qui représente 8 Etats de l’Afrique de l’Ouest. L’accusation, qui avait demandé une condamnation à un versement d’1 franc CFA symbolique en guise de dommage et intérêts, n’a donc pas été suivie par le tribunal.

Quelle que soit la justesse de la cause, quand le corpus intellectuel est irrigué par du racisme, par du suprémacisme, par de la haine de l’autre, pour moi on est disqualifié pour porter toute forme de cause, cette citation colle-t-il à Kémi Séba ?

L’activiste est en effet loin de plaire à tout le monde au Sénégal, y compris du côté de la société civile. Celle-ci était pourtant présente ce mardi au tribunal de Dakar, et s’est félicitée de cette relaxe. Pour Seydi Gassama, directeur de l’organisation Amnesty au Sénégal, ce procès n’aurait pas dû avoir lieu : « Kémi Séba a posé un acte symbolique pour sensibiliser les Africains au franc CFA. Tout le monde attendait ce verdict d’apaisement, mais un verdict qui reconnait également que le débat sur le franc CFA est un débat légitime qui doit avoir lieu et que l’on ne peut pas éviter ».

Les avocats de la BECEAO n’ont pas souhaité s’exprimer après le verdict, ils comptent organiser une conférence de presse mercredi ou jeudi pour donner le point de vue de l’institution financière. Le sulfureux Kémi Séba s’est désormais trouvé un nouveau cheval de bataille mais en brulant le billet de 5000 frs CFA pour boucler la boucle, il devait aussi cramer son passeport comme ça il va déposer un certificat de perte pour avoir un nouveau.

Par Serigne Babacar Dieng

diengserignebabacar@gmail.com

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