Le mois de ramadan tire à sa fin. Comme d’habitude, les musulmans de « Ndoumbélane » l’ont commencé dans la division et vont, certainement, fêter la Korité, en fonction des appartenances confrériques ou autres considérations religieuses. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, car cette coutume s’est installée depuis des années. Pendant, durant et après chaque édition, les islamologues se rivalisent de hadiths et de versets coraniques pour justifier leurs choix ou ceux de leurs foyers religieux, en matière d’observation du croissant lunaire.
Même si les débats sont parfois houleux, les esprits finissent toujours par revenir à de meilleurs sentiments. Chacun finit par camper sur sa position et faire comme bon lui semble, sous le regard impuissant de l’Etat, qui peine, à son tour, à décider d’un jour férié. Dans ce beau pays, la démocratie religieuse est en marche et en bonne santé.
Non seulement elle se porte à merveille, mais aussi cette démocratie religieuse fonctionne tellement bien que, durant chaque mois de ramadan, des leaders d’opinion de presque toutes les confréries confondues se relaient, chaque soir, sur les chaînes de télévisions, pour faire la promotion de leurs guides religieux.
Plus inspirés les uns que les autres, ils se livrent à une concurrence saine, permettant aux pensionnaires de ce merveilleux coin du monde d’être informés sur les prouesses et autres faits miraculeux des saints et érudits qui ont marqué ce pays. Contrairement à une campagne électorale où chaque candidat a son temps d’antenne pour convaincre le maximum d’électeurs, ici, on vient, tout simplement, pour présenter un bilan qui prouve une légitimité religieuse.
Mame Sagaar (Billet SourceA)