A moins de deux mois de la célébration de la fête de tabaski, les éleveurs de la Zone sylvopastorale ne dorment plus que d’un seul œil. Pour cause, la première pluie, qui s’est abattue sur le département de Linguère et une partie du département de Ranérou Ferlo, n’a créé que des dégâts énormes.
Au total, 10500 têtes composées d’ovins, de bovins et de caprins, ont péri, au grand désarroi des éleveurs qui n’ont que leurs yeux pour constater les dégâts.
Désarroi à Barkédji
Rien que dans la commune de Barkédji plus précisément dans les villages de Moguéré et Mayél, 254 bêtes sont morts .Awa Alassane Sow ne dira pas le contraire « mes bergers m’ont appelé pour me signaler que 40 moutons sont morts .J’ai essayé d’allumer le feu pour les réchauffer en vue de les sauver mais en vain.
10300 petits ruminants et 200 bovins
El Hadj Ndiala Ka, éleveur habitant du village de Déndièly qui a transhumé vers Dolly, n’y a vu que du feu. Eleveur de renom, il regrette : «moi, j’ai perdu 2 bœufs, 15 autres ne peuvent plus se lever, plus de 200 moutons sont à terre». Le Ranch de Dolly, qui enregistre, présentement, la présence d’éleveurs venus de plusieurs localités, n’est pas aussi épargné, malgré sa réhabilitation par le Gouvernement du Sénégal. 10300 têtes sont mortes, dont 128 bœufs.
Au nord du département de Linguère, dans la Commune de Mboula, le cheptel n’est pas épargné par cette catastrophe naturelle, qui est à l’ordre du jour dans plusieurs points de vente de moutons et dans les réseaux sociaux. Dans le village de Kodialal, des images postées par le maire de Mboula, Gory Bâ, sur sa page Facebook, nous renseignent davantage sur la situation chaotique.
Mogéré Mayel entre dans la danse
Les dégâts causés par la pluie ont provoqué la mort de plusieurs moutons à Mogéré Mayel, dans la Commune de Vélingara Ferlo, dans le département de Ranérou. Selon Aliou Souleymane Sow, le représentant du chef de village contacté par la Rédaction de Actusen.sn, «une bonne partie du cheptel est morte, à cause du manque de pâturage et d’aliments de bétail.
Contacté par nos soins, l’Inspecteur départemental de l’Elevage indique que «cette situation est très normale, car le cheptel est très fébrile, du fait d’un déficit de pâturage. Nous vivons une période très difficile, déjà, par rapport au niveau d’alimentation des animaux et la forte pluie enregistrée, hier, va créer un coup de froid auprès des animaux, ce qui peut entrainer ces pertes».
Les assureurs sensibilisent
La mort du cheptel hante le sommeil des éleveurs qui n’ont pas l’habitude d’assurer leurs bêtes, d’où l’appel d’Abdoulaye Dème, Assureur agricole à la Cncs. «L’appel a été lancé auprès de tous les acteurs notamment les Services techniques de l’Elevage pour qu’ils puissent promouvoir l’assurance agricole, pour enrôler l’ensemble du cheptel au niveau du pays et, essentiellement, pour le département de Linguère».
Depuis que le ciel a ouvert ses vannes, les éleveurs de la Zone sylvopastorales sont dans un désarroi total, à cause du cheptel qui souffre d’un manque criard de pâturage et d’aliments de bétail, dont le sac est vendu à 14.000 F Cfa.
Informée par ses Services départementaux, la ministre de l’Elevage a convoqué une réunion d’urgence pour peaufiner des stratégies, afin de secourir les victimes. Aminata Mbengue Ndiaye est en train de préparer ses bagages, pour faire un saut dans le département, aujourd’hui, et s’enquérir de la situation des éleveurs.
Avec cette perte énorme en moutons, pourra-t-elle assurer une autosuffisance en moutons à la prochaine Tabaski ? Question qui garde tout son pesant d’or.
Moustapha Ndiaye, Correspondant à Linguère (Actusen.sn)