A Ndoumbélane, les hommes naissent libres, mais pas égaux. Pendant que de jeunes voleurs de poulets et de petits consommateurs de chanvre indien peuplent les Maisons d’arrêt et de correction (Mac), Seydina Fall Boughazeli, Luc Nicolaï et Amadou Oury Diallo vaquent, tranquillement, à leurs occupations. Autrement dit, dans ce beau pays, il existe des citoyens à part entière et des citoyens entièrement à part, qui bénéficient de privilèges non inscrites dans la Constitution.
L’unique et le seul mérite de ces derniers, qui sont intouchables ou presque, c’est d’être des responsables politiques ou d’avoir des comptes bancaires à faire chanter Wally Seck ou Youssou Ndour. A côté d’eux, figurent ceux qui bénéficient d’un nom de famille qui sort du lot.
Leur statut de VIP leur confère le droit de changer le destin de citoyens, qui ne cherchent qu’à faire leur travail sans compromis. L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) en sait quelque chose. Pour avoir mis derrière les barreaux un très gros bonnet de la République, un des leurs a été expédié de Podor, pour être confiné dans la capitale du rail. Le message est clair pour les magistrats : A Ndoumbélane, il ne faut pas toucher aux VIP.
Mame Sagaar (Billet SourceA)