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LE DESAMOUR AVEC LA POLITIQUE

« La politique est sale, je m’en méfie, je n’en discute pas et je n’irai même pas voter car j’ai vomi les politiciens et aucun d’entre-eux ne m’inspire confiance ». Ce refrain nous est maintenant familier car rabâché, de plus en plus, par pas mal de concitoyens dégoûtés, déçus, abasourdis par les pratiques politiciennes après s’être mobilisés, pourtant, pour élire un candidat à une élection locale ou présidentielle.
Pire, les statistiques des dernières échéances électorales aux niveaux local et national font ressortir un taux de participation de plus en plus faible consécutif à l’abstention d’une frange importante de l’électorat
Mais, pourquoi un désintéressement de plus en plus prononcé de la chose politique par les citoyens ? La politique est-elle sale ou satanique ou sans importance dans le vécu quotidien des populations ?
Certainement pas, si on s’en limite strictement à sa définition, son sens premier axé sur un système, une manière d’administrer, de règlementer, d’ordonner la vie dans la cité. Vu sous cet angle, elle devient donc fondamentale, incontournable et mérite d’être placée au cœur des préoccupations du citoyen quel que soit sa fonction, localisation, appartenance ethnique ou religieuse.
En dépit de cette importance capitale, il est indéniable que la pratique politique inquiète et est devenue impertinente, discourtoise, violente, décevante au fil des années. La plupart des acteurs qui se sont investis pour la conduire ont mélangé les genres et dévié de leur trajectoire initiale ou bien ont tout bonnement déçu des énormes espoirs placés en eux conformément à leurs engagements et promesses électoraux. En sus, ils ont préféré s’enfermer dans leur bulle de certitudes entourés de leurs flagorneurs et aèdes chantant leurs louanges à la moindre occasion à travers divers types de médiats et cérémonies. Occultant souvent le fait que leur élection a été l’œuvre du peuple dans ses différentes composantes et, nullement les militants représentant une infime proportion de la masse électorale.
Cependant, ce travestissement de la politique suffit-il à justifier cette résignation, cet éloignement, voire fuite de plus en plus constatée chez diverses catégories de la population qui la comparent même au diable, aux mensonges, à la roublardise, au danger (violence physique, verbale et la mystique), à la quête du gain facile.
L’existence de la politique est liée à celle de la nation. Mieux les tenants des pouvoirs (central et local) continueront à définir les orientations de développement, ordonner l’exécution des budgets, engager le pays dans des conventions de partenariat, assurer la sécurité et défense du territoire, gérer l’éducation et la santé des populations, etc. Que de compétences essentielles et vitales ! Notre destin et celui de nos enfants et proches sont engagés quel que soit notre attitude et niveau d’engagement par rapport à la politique.
D’une manière évidente, les hommes font la politique pour que le système sociétal mis en place leur permette de se réaliser, de s’épanouir sur plusieurs plans, d’Etre tout simplement. A partir de ce moment, la conscience de tout un chacun est interpellé pour mener le bateau ou pirogue SENEGAL à bonne destination.
Aujourd’hui, l’environnement économique, social, sécuritaire est devenu tellement précaire qu’il importe pour notre nation de faire preuve de talent, d’ingéniosité, de réactivité, de capacité d’anticipation, d’esprit de créativité pour subsister, émerger durablement. Atteindre ce stade, requiert des hommes et femmes conscients et à la hauteur de leurs missions car patriotes, enracinés, ouverts, compétents, sensibles, vertueux, humbles, intègres, courageux. Bref, ayant un haut sens de la république.
MAMADOU DIENG

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