La revitalisation des vallées fossiles continue de préoccuper les populations de la Commune de Mboula. En effet, en marge de la 97ème édition du gamou annuel dudit foyer religieux, le porte-parole de la famille de Feu El Hadji Abdoulaye Mbengue, Cheikhou Mbengue a indiqué que «seule la revitalisation des vallées fossiles peut booster le développement (…) » de la commune de Mboula située à 45 km, au nord de Dahra, dans le département de Linguère.
Cheikh Mbengue estime que «la revitalisation va permettre de renouer avec les activités génératrices de revenus traditionnelles (élevage, pêche, chasse, artisanat) et modernes (maraichage, pisciculture) ». «La présence de la vallée du Ferlo, poursuit-il, a une valeur stratégique et qui plus est ancrée dans la mémoire collective du Xër».
Pour rappel, à la fin des années 90, sous le régime d’Abdou Diouf, les habitants du Xër avaient vu l’eau couler, après l’arrêt provoqué de 1956. Cette bande de terre, qui serpente, paresseusement, sur une longueur de 180 km de Keur Momar Sarr à Mbeuleukhé, en passant par Ndiayène, Négué, Mbéyène, Mbaye Awa, Koyli Alpha, Mboula, Kilif, Mbanda, Mbilla, Mboyenane, etc. et même jusqu’à Doundodji en hivernage favorable de part et d’autre de ce cours d’eau forme le Ferlo, défluent naturel du lac de Guiers.
Nostalgiques, ils avaient l’espoir de bénéficier du retour de ces eaux à travers la mission d’étude et d’aménagement des vallées fossiles (MEAVF). Pendant quelques courtes saisons, l’exode rural a été un vieux souvenir. La pêche artisanale était florissante, l’exploitation artisanale du typha bien répandue et surtout l’abreuvage des bêtes facilité. Mais le projet a fait long feu.
Profitant de la forte audience du « Gamou », les Xër Xër (populations de la vallée), qui ne baissent pas les bras, ont soulevé l’éternelle question. Les populations de la vallée morte du Ferlo invitent le président de la République Macky Sall à intégrer dans le PSE la revitalisation de cette vallée morte, pour résorber, clament-elles, les problèmes d’autosuffisance et du chômage.
Venu présider la cérémonie officielle, le Préfet de Linguère, Amadou Bamba Koné, accompagné des chefs de Services départementaux, a pris bonne note de ces doléances et a promis de les transmettre à qui de droit.
Pour l’heure, debout comme un seul homme, les habitants de Mboula comptent relever ce défi qui, à leurs yeux, est une condition sine qua non pour l’émergence de toute la zone sylvo-pastorale.
Mamadou Ndiaye (Linguère)