Le 1ᵉʳ décembre est le 335ᵉ jour de l’année du calendrier grégorien ou le 336ᵉ en cas d’année bissextile. C’est aussi, le premier des 31 derniers jours de l’année. Il symbolise un tournant ô très important dans la vie de ceux qui, pendant 11 mois, gardent encore leur souffle de vie et espèrent entrer dans une nouvelle année. Mais le 1er décembre 1944, c’est le massacre de Thiaroye. Une date historique. Une date inoubliable. Ce jour-là, des tirailleurs communément appelés « tirailleurs sénégalais » libérés des camps de prisonniers de guerre allemands et démobilisés, débarqués le 21 novembre à Dakar, sont rassemblés au camp de Thiaroye. Alors qu’ils attendaient de recevoir les arriérés de leur solde et de pouvoir échanger leurs marks, ils ont été bombardés main nue et à bout portant au camp de Thiaroye, au Sénégal. Pour leur dire….stop. Vous n’avez ni droit au chapitre ni droit à la parole. Pis, vous ne pouvez vous comparer à vos semblables de France. 78 ans après, rebelote. Pas dans le sens de la mort physique des hommes en treillis militaire arme à la main mais des hommes plume et micro. Des journalistes. De pauvres Reporters. En effet, ce 1er décembre 2022, entre officiellement en vigueur, la carte nationale de la presse au Sénégal. Une révolution. Tant elle a été réclamée depuis des années pour tenter de sauver si besoin en était encore, une profession en…délicatesse. Les acteurs ont réussi le coup. Depuis presque trois ans, ils y travaillent. Ils ont communiqué. Ils se sont déplacés à l’intérieur du pays pour sensibiliser les hommes de medias. Chapeau. Ils veulent assainir une presse…infestée dit-on. C’est vrai. Le métier est envahi par des chercheurs de primes et des mercenaires de la plume. Des gens non formés. Des cadreurs, photographes de profession et…artistes devenus patrons de presse ou journalistes ou administrant des sites d’informations générales. Personne ne peut dire le contraire. Ce serait malhonnête. C’est une vérité absolue. Car exercmçant et faisant exercer le métier. Dans le même temps, Pape Alé Niang, un professionnel aguerri, est en prison pour délit de presse. En revanche, même si l’idée est bonne et sa matérialité une exigence telle c’est désormais le cas, je considère, pour ma part, qu’il ne s’agit nullement de l’assainissement de la presse. Mais plutôt des journalistes. Pour assainir un métier, seule la carte professionnelle ne suffit. Il faut assainir l’environnement des médias. Et se dire la vérité en face. Aujourd’hui, combien sont-elles, ces entreprises de presse qui paient régulièrement les journalistes engagés et respectent la convention collective. Combien sont-elles à payer les charges sociales. Elles sont peu. Pourtant, jeunes et vieux reporters sans salaire régulier, continent de mener à bien leur travail pour perpétuer ces « moyens de pressions » d’un autre monde.
Incohérent d’assainir par les branches
Malades, ils sont un fardeau pour leur famille. Pendant ce temps, aucune organisation de la presse ne lève le moindre pouce. On se tait. Et devient complice. C’est pourquoi, je souhaite vivement après les journalistes, qu’un véritable « assainissement » du monde des médias se fasse. Sinon cela s’apparente à un massacre de la presse du 1er décembre. Les seuls reporters journalistes ne doivent payer le mal de la presse. Patrons et opérateurs économiques en charge des entreprises de presse, doivent revoir leur copie. C’est incohérent que de vouloir assainir un métier par ses branches. Ses racines étant solidement enfouies. Vouloir assainir la presse, c’est exiger des conditions de travail acceptables. Des contrats en bonne et due forme dans les médias privés que publics. On ne peut pas vouloir quelque chose et son contraire. Assainir la presse, c’est aussi un exercice pour moi, plus sérieux que la seule et unique détention de la carte de la presse. Une carte qu’on va fièrement brandir partout tandis que l’éthique et la déontologie du journaliste…sont bafouées. Preuve que cette carte m’a toujours causé problème, le ministre de la Communication et des Télécommunications, Me Moussa Bocar Thiam pour répondre aux interpellations des députés lors de son passage à l’Assemblée nationale (vote du budget), a déclaré que Pape Alé Niang n’est pas…journaliste car ne détenant ni la carte de la presse ni n’exerçant le métier depuis. Une aberration. Que tout ce qu’il fait est contraire au journalisme. Où étaient la CAP, la Coordination des Associations de Presse et la Commission Nationale de la Carte de Presse (Cncp). Alors j’ai peur. Et je m’interroge si la seule « obtebtion-détention » de la carte de la presse après avoir rempli les conditions requises à cet effet, fait de moi un journaliste quels que soient mes conneries professionnelles. Je ne pense pas. Ce noble métier est devenu une…farce. Leurs mandats terminés, des syndicalistes du secteur de la presse restent illégalement à leur poste pour des…avantages. Un président membre du Cedeps condamné par le tribunal après un différend avec son employé et démissionnaire, retenu à son poste.
«Condamné au pénal comme un vulgaire délinquant, je dois défendre mon nom et l’honneur de ma famille (…) C’est pourquoi, je démissionne de mon poste de Président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS). Les médias sénégalais sont actuellement confrontés à de grands défis, qui posent le problème même de leur survie et je ne voudrais en aucun cas polluer la lutte pour une presse libre et indépendante ». Telle était, en filigrane, le contenu de la lettre de démission de Mamoudou Ibra Kane (Stades). Pourtant, sa démission a été refusée. Pour qu’elle raison ? Mystère et boule de gomme. Au Synpics et à Appel, les mandats des SG sont arrivés à terme depuis. Pourtant aucun renouvellement. Ils sont toujours là. Et vous voulez me faire croire que ce sont eux qui vont assainir la presse alors qu’ils ne sont vraiment pas…assainis. « Enlève d’abord la poutre de ton œil alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère ». Charité confraternelle !
Gaston MANSALY
Journaliste